Vongozero
Yana Vagner
En Russie, une terrible épidémie éclate. Les villes sont
bouclées et les habitants meurent par milliers. Dans sa petite maison de
banlieue, Anna tente de se convaincre avec son mari que tout cela va finir par
s’arranger. L’arrivée de son beau-père et la mort de sa mère vont bouleverser
leur vie en les mettant devant l’horreur de la situation : ils doivent
fuir pour échapper à l’épidémie et à la vague de réfugiés.
Entourée de voisins qu’elle n’apprécie guère et de l’ex-femme de son mari
qui la hait, Anna doit faire face aux évènements. Va-t-elle garder la raison au
cours de ce périple qui doit les mener dans une petite maison étroite de Vongozero ?
J’ai mis du temps à lire ce roman, cependant, cela ne veut
pas dire que je n’ai pas apprécié ma lecture, bien au contraire.
Tout d’abord, j’ai beaucoup aimé l’ambiance du roman. La
majeure partie du récit se passe sur la route, alors que les protagonistes sont
en voiture. Contrairement à ce que l'on pourrait craindre cela n’est pas ennuyeux, nous sentons la
tension et le confinement, la crainte des fuyards. A chaque étape nous nous
demandons si les personnages vont réussir leur quête.
J’ai aussi apprécié le fait que nous soyons véritablement
dans les pensées d’Anna, grâce à ce procédé nous la connaissons davantage, nous
avons son point de vue sur la situation.
L’héroïne est un être intéressant. Au départ, j’avais un peu
de mal à déterminer si je l’appréciais ou non. Je trouvais parfois qu’elle se
laissait trop marcher sur les pieds.
Cependant, après plusieurs chapitres passés en sa compagnie,
je me suis rendue compte qu’en réalité j’étais simplement surprise par
l’originalité du personnage. En effet, elle ne correspond pas au héros type des
dystopies. Elle n’a rien d'une femme forte et courageuse. Elle a du mal à se mêler
aux autres, à exprimer ses opinions, sa meilleure défense face aux médisances
est la fuite, elle éprouve des craintes en permanence. Mais c’est cela qui fait sa force et son charme. C’est un protagoniste réaliste, auquel on
peut s’identifier sous certains aspects. Cela change des héros parfaits ou
manichéens. Je me suis donc mise à aimer davantage Anna à mesure que j'avançais dans Vongozero.
J’ai également trouvé l’évolution des relations entre la
jeune femme et l’ex-femme de son mari, Irina, très intéressante. Elles n’ont
pas eu de disputes violentes, même si nous sentons une tension entre les deux
femmes. Cependant, elles semblent parfois s’entraider de façon étonnante.
J’ai également apprécié Boris, le beau-père d’Anna. Il est
amusant, simple et préparé aux évènements. En revanche, j’ai presque détesté,
tout comme Anna, les autres protagonistes. Les voisins de la jeune femme sont
méprisables, stupides et superficiels.
L’autre force du roman d’Yana Vagner est la représentation
du virus. Contrairement aux romans pour adolescents, la maladie ne prend pas
des aspects répugnants comme par exemple les fondus dans Le labyrinthe de
James Dashner. Non pas que cela me déplaise mais je trouve que cette façon de faire change
agréablement. Cela donne un côté encore plus réaliste au roman.
Je trouve que la fin de Vongozero se suffit à elle-même,
cependant, j’ai malgré tout envie de connaître la suite.
Vongozero d'Yana Vagner publié aux éditions Mirobole.
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