Les magiciens
Lev Grossman
Quentin
Coldwater est un jeune homme ordinaire vivant dans une petite
banlieue triste des États-Unis. Sa passion ? Une série
fantasy, Les Chroniques de Fillory, qu’il
a dévoré étant enfant, et qu’il continue toujours de relire avec
beaucoup de plaisir. Mais lorsque par hasard il passe un examen pour
entrer dans une école de sorcellerie et y est admis, il pense vivre
un rêve. Cependant, la réalité se révèle moins palpitante que ce
qu’il avait imaginé, et le jeune homme ne parvient pas à guérir
du mal être qui le ronge. Car les jeunes étudiants ne sont pas dans
un roman, et il n’y a pas de créatures magiques à tuer sur Terre,
pas de vieux sorciers leur distribuant une quête ou leur contant une prophétie.
Mais peut-être n’existe-t-il pas qu'un seul monde ? Peut-être
que Quentin et ses amis ont encore beaucoup de choses à découvrir…
J’ai adoré ce roman. Je l’avais acheté suite à une vidéo de
Lemon June, puis laissé reposer dans ma bibliothèque durant de
longs mois. C’est finalement récemment que je l’ai ressorti, et
j’ai vraiment été charmée par cette histoire. La plus grande
force de ce livre est qu’il joue avec les codes du récit fantasy
classique.
Tout d’abord le personnage principal, Quentin, est à mes yeux un
antihéros. Il est fondamentalement malheureux, rongé par le mal
être, il semble toujours attendre une autre vie, un autre destin,
même quand il est dans son école de magie. Il peut être aussi
parfois égoïste et autodestructeur. Cependant, d’une certaine
façon, nous nous attachons à lui car c’est à travers ses yeux
que nous découvrons le monde de la magie. De plus, ses imperfections
le rendent plus accessible, moins parfait que d’autres
protagonistes de roman, plus humain et donc plus proche de nous.
J’ai aussi beaucoup aimé le petit groupe qui gravite autour de
Quentin, notamment Alice, une jeune femme d’une intelligence
prodigieuse et d’un courage hors du commun. Elle est plus proche du
l’héroïne typique des romans fantasy, avec son côté timide et
son talent, mais Lev Grossman dresse un portrait réaliste de la
jeune femme, et n’en fait pas un personnage cliché. J’ai
beaucoup aimé assister à ses performances magiques grandioses.
Eliott, un autre camarade de Quentin, est aussi attachant. C’est le
premier élève que le jeune homme rencontre et comme lui, il souffre
d’un profond mal être, qu’il tente de soigner via l’alcool et
les fêtes. Plus le roman avance, plus il semble s’approcher du
gouffre. Cependant la fin de cette histoire nous montre un Eliott
plus épanoui et nous donne bon espoir pour l’avenir de ce
protagoniste. Je l’ai trouvé très touchant.
Ce qui m’a étonnement beaucoup surprise et plu, c’est la
non-idéalisation de la magie. Les cours n’ont pas véritablement
un côté idyllique. Certes l’auteur nous offre parfois des
descriptions grandiose, mais l’apprentissage de la magie apparaît
surtout comme difficile et fastidieux. Les étudiants doivent retenir
des quantités astronomiques de formules en un temps record et
mémoriser des centaines de mouvements. L’auteur aime planter un
décor classique, une école de magie, mais nous surprend avec ce
qu’il se passe entre les murs.
J’ai aussi adoré le fait que les personnages n’aient pas
forcément d’ennemis à abattre, de prophétie à suivre ou de
quête à réaliser une fois leurs études achevées. Cela donne un
aspect plus réalise à cette magie et à la vie d’adulte des
héros. Cela ménage aussi plus de suspens pour la suite de
l’histoire.
Ce tome 1 est donc une excellente surprise, j’ai apprécié le côté
plus mature de l’histoire, sa forme de réalisme et les
personnages ! Je recommande donc chaudement cette série à ceux
qui apprécient les romans fantasy et fantastiques en général mais
qui se sentent peut-être trop vieux pour succomber de nouveau à la
magie de chroniques telles que Narnia.
Une série (que je n’ai pas vue) est également produite par Syfy
et comporte actuellement 4 saisons. Une cinquième saison semble
prévue pour 2020.
Les magiciens de Lev Grossman publié aux éditions l'Atalante.
La vidéo de Lemon June:
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire