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jeudi 25 mai 2017

Je suis ton soleil de Marie Pavlenko

Je suis ton soleil

Marie Pavlenko


Je suis ton soleil / Marie Pavlenko


Déborah Dantès ne semble pas avoir d’autres soucis dans l’existence que de s’occuper de son chien puant Isidore et de passer son bac. Mais la vie de la jeune fille bascule lorsque sa meilleure amie la délaisse au profit de son petit ami, que sa mère dissimule de lourds secrets et qu’elle aperçoit son père en compagnie d’une mystérieuse femme. Une chose est certaine, l’année de terminale ne sera pas de tout repos pour Déborah !

Je suis ton soleil m’a d’abord intriguée par sa couverture dorée constellée de pâtes, (oui oui, de pâtes, plus précisément de coquillettes). La quatrième de couverture me laissait envisager une histoire certes pétillante, mais courante : une adolescente faisant face à diverses situations critiques avec force et humour.

Pourtant, même si effectivement Déborah affronte ses problèmes avec un incroyable sens de la répartie, le livre de Marie Pavlenko a réussi à me charmer !

Tout d’abord, l’évolution du personnage principal du début à la fin du roman est spectaculaire. Nous observons la jeune fille gagner en maturité au fil des pages. Son jugement s’affine, Déborah découvre que les personnes qui l’entourent sont bien plus complexes qu’il n'y paraît.

Son amie Eloïse, qui semble s’éloigner d’elle au début de l’œuvre, n’est pas dépeinte comme une traîtresse, mais comme une jeune fille qui doit trouver un équilibre entre le temps qu’elle passe avec Déborah et celui qu’elle consacre à son petit ami. C’est une adolescente qui se cherche.

Notre héroïne va également s’ouvrir aux autres, passer outre ses préjugés et faire de nouvelles rencontres. Son humour décalé, ses théories amusantes, (vous découvrirez notamment le théorème de la scoumoune qui vous permettra de comprendre pourquoi la fiente de pigeon tombe toujours sur votre tête), m’a rappelé l’héroïne du roman Les petites reines de Clémentine Beauvais, que je vous recommande chaudement.

En plus du personnage de Déborah, les parents de cette dernière sont également bien travaillés et développés. Ils ne sont pas présentés comme des « méchants » qui ne prêtent pas attention à leur fille. Chacun à ses défauts, ses torts et ses qualités. Comme tous les personnages de Je suis ton soleil, ils sont simplement humains, c’est pourquoi ils peuvent commettre des erreurs.

/!\ Ce paragraphe peut contenir un petit spoiler

L’auteure nous invite également à réfléchir sur l’amour et sa durée. Déborah comprend finalement que son père, qui a une maîtresse, n’est pas un goujat ou un manipulateur, mais un homme las de ne pas pouvoir saisir la personnalité complexe de sa femme et prenant parfois de mauvaises décisions.

Fin du risque de spoiler.

La mère de la jeune fille a justement une profondeur étonnante, elle m’a émue et touchée.
Même les professeurs de Déborah ont un rôle dans le récit, l’auteure a réussi à en faire des êtres complexes, et non pas de simples éléments de décors. La professeure de philosophie en est le parfait exemple, elle est à la fois redoutable et compréhensive.

Outre les personnages si bien développés, j’ai aimé sentir tout au long de Je suis ton soleil, l’amour des protagonistes et de Marie Pavlenko pour la lecture et les mots. Pour commencer, chaque titre de chapitre est inspiré d’une citation d’un livre ou d’une chanson. Ensuite, le nom de famille de Déborah, Dantès, fait sûrement référence au héros du Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas. La jeune fille est également amie avec la libraire de sa rue, sans compter qu’elle dévore Les Misérables de Victor Hugo et qu’un de ses passe temps favoris est de faire des cadavres exquis.

Avec du recul, le seul personnage que j’ai trouvé moins réussi est LA méchante du roman, Tania. Bien que des pestes comme elle existent sûrement, elle paraît un peu trop lisse en comparaison de tous ces êtres si complexes. Tania est une personne exécrable, sans aucun trait de caractère pour nuancer le tableau. Certes, le but n’est pas de trouver une excuse aux personnes détestables, se permettant d’harceler leurs camarades, mais si la jeune fille devait être un monstre sans cœur, il aurait davantage fallu développer sa psychologie.

Ce petit « défaut » est cependant mineur, il ne s’agit que de mon point de vue de lectrice aigrie et tatillonne. Alors, chers dévoreurs de livres (et de pâtes) je vous invite à vous ruer sur Je suis ton soleil de Marie Pavlenko.
Je suis ton soleil écrit par Marie Pavlenko et publié aux éditions Flammarion.

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