Celle qui voulait conduire le tram
Catherine Cuenca
1914.
Comme les hommes sont partis au front, les femmes peuvent
briguer des postes autrefois réservés exclusivement à la gente masculine.
Agnès, une jeune ouvrière, décide de tenter sa chance et devient chauffeuse de
tramway. Elle aime son métier qui lui permet de se sentir vivante et épanouie,
sans compter qu’elle gagne le double de son salaire habituel.
1918
La Première Guerre mondiale s’achève enfin. Agnès attend
avec impatience le retour de son mari Célestin. Mais à cause de l’horreur des
combats, l’homme qu’elle a épousé n’est plus le même. Irascible et porté sur la
boisson, il voit d’un mauvais œil le fait que la jeune femme gagne plus que
lui.
Alors que les relations entre les deux époux deviennent
tendues, la compagnie des transports annonce à Agnès qu’elle est renvoyée
puisque les hommes sont revenus du front. Mais la jeune femme n’a pas envie de
retourner travailler dans une usine et de gagner moins que ses collègues
masculins. Elle choisit donc le chemin de la révolte à ses risques et périls.
Ce roman est une excellente découverte. J’ai adoré voir la
résistance mûrir progressivement dans l’esprit d’Agnès. Nous observons
également combien le combat pour l’égalité entre les hommes et les femmes a été
long et difficile. (Et n’est pas encore gagné aujourd’hui).
Les suffragettes qui militaient pour le droit de vote ou
l’égalité des salaires étaient traitées de folles et d’inverties par leurs
collègues masculins mais également par certaines femmes ! En effet,
nombreuses étaient celles qui aspiraient à une vie de famille et se
satisfaisaient de leur sort.
Cet aspect est très bien décrit dans le roman.
Ensuite, Agnès n’est pas un personnage lisse, elle-même a
parfois quelques préjugés et c’est un plaisir de la voir évoluer et
s’émanciper.
Le point de vue de Luce, la nièce de notre héroïne, est
également très intéressant. Vingt-cinq ans plus tard, alors que les femmes ont
enfin obtenu le droit de vote, elle se remémore le combat de sa tante.
Enfin la relation entre Célestin et Agnès est réaliste et
nous offre un aperçu de ce qu’a dû être la vie de nombreux couples après les
ravages de la Première Guerre mondiale.
Celle qui voulait conduire le tram m’a fait penser au
livre Là où tombent les anges de Charlotte Bousquet qui traite aussi du
combat des femmes pour l’égalité après 1914-1918 et des violences conjugales.
La fin de ces deux romans m’a bouleversée.
Une excellente découverte !
Celle qui voulait conduire le tram de Catherine Cuenca publié aux éditions Talents Hauts.
J'ai parcouru ce blog avec beaucoup de plaisir et d'intérêt et j'y reviendrai régulièrement. Excellente idée que de partager ses découvertes littéraires qui ouvrent sur tant d'autres découvertes. Ce dernier livre me rappelle aussi le tome 2 de la saga des Semailles et Moissons de Troyat: Amélie. Durant la même période (première guerre mondiale) une femme attend son mari qui se bat au front et gère leur café parisien. A bientôt!
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour ce commentaire ! Je lirai avec plaisir la saga des Semailles et Moissons de Troyat ! Je vous remercie également d'avoir évoqué mon blog sur votre site ! J'ai aussi parcouru votre blog avec beauco.up d'intérêt et je l'ai trouvé riche,complet et varié ! Cela nous donne envie de découvrir la faune et la flore ainsi que le Tarn et son histoire ! Bonne continuation!
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