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lundi 31 juillet 2017

Les Porteurs #1-Matt de Cat Kueva

Les Porteurs

 

 #1-Matt

 

  Cat Kueva

 


Les Porteurs #1-Matt / KuevaSuite à une explosion nucléaire, tous les humains naissent hermaphrodites. A 16 ans, chaque adolescent choisit s’il veut devenir un homme ou une femme. Matt attend avec impatience son opération pour devenir un homme, mais peu de temps avant celle-ci, un évènement va modifier toutes ses espérances. Et si l’opération n’était pas possible pour Matt ? Ses médecins lui dissimulent-ils quelque chose ? N’y a-t-il aucun traitement ?

Cette dystopie est très intéressante puisqu’elle aborde la question du genre, ce qui, à ma connaissance, est une première dans les romans post-apocalyptiques. L’auteur fait attention à chaque détail pour rendre son univers crédible : elle évoque les vêtements neutres des pré-Séza, les personnes qui n’ont pas encore subi l’opération, donne à ses personnages des prénoms mixtes ou qui n’indiquent pas leur genre.

Cat Kueva nous fait également prendre conscience des paradoxes de cette société : si elle affirme qu’elle ne fait pas de différences entre les filles et les garçons, que les personnes hermaphrodites jouent aussi bien à la poupée qu’au foot, dès que les individus choisissent leur sexe, ils doivent impérativement adopter une attitude féminine ou masculine.

C’est ce que va découvrir Flo, une amie de Matt qui a choisi, après bien des hésitations, de devenir une fille. Ses camarades de classes sont en effet dégoûtées par le fait qu’elle ne s’épile pas !

De plus, nous comprenons que les habitants de cette société sont surveillés par les médecins et les dirigeants. Les personnes ne souhaitant par forcément subir l’opération ou désirant recourir à d’autres traitements que des hormones de synthèses, sont souvent arrêtées. Sans compter que des "malades" nommés les Porteurs ne semblent pas forcément avoir besoin de médicaments pour se transformer en homme ou en femme...

Cette série semble très prometteuse, malheureusement l’auteur ne s’attarde pas assez sur les personnages et les évènements, tout semble arriver très rapidement, sans être développés. Les amis de Matt notamment, ne sont pas très présents, alors qu’ils semblent avoir des personnalités intéressantes.

Certes, quelques chapitres sont consacrés aux questionnements de Flo, mais j’aurais aimé que Cat Kueva prenne le temps de se pencher sur Gaëlle, la petite amie de Matt. Dans ce tome 1 elle n’apparaît que comme la personne prête à aider l’être qu’elle aime et rien de plus. Il y a aussi deux autres camarades de notre héros qui sont à peine nommés.

Mais j’ai bon espoir que ces bémols disparaissent du tome 2 qui se nomme justement #-2 Gaëlle.

Enfin, le point fort de ce roman est son côté addictif. Je l’ai dévoré en quasiment une journée. C’est donc une dystopie originale que je vous encourage à découvrir. Malgré les défauts que j’ai pu évoquer plus haut, mon avis reste positif !

Les Porteurs #1-Matt de Cat de Kueva publié aux éditions Thierry Magnier.

lundi 24 juillet 2017

Les douze de Justin Cronin


Les douze

 

 Justin Cronin

 


 (tome 2 du Passage)
Les douze / Justin Cronin

Si vous n'avez pas lu Le Passage, cliquez ici.

Amy, Peter, Alicia et leurs amis sont déterminés à poursuivre la traque des onze autres viruls après avoir anéanti Babcok. Mais leurs recherches sont plus difficiles que prévues, et le groupe finit par se disperser. Pourtant, cinq ans plus tard, le destin semble prêt à les réunir à nouveau afin qu’ils accomplissent leur destinée…

Ce tome 2 est à la hauteur du Passage ! L’auteur nous happe immédiatement dans son récit et parvient à ménager un incroyable suspense !

La première partie de l’œuvre, qui est plutôt courte, se déroule au moment de l’invasion des viruls, avant la naissance de Peter et de ses camarades. Mais cela n’est pas dérangeant, au contraire, Justin Cronin parvient à créer des personnages attachants, tels que April, une intrépide adolescente aux cheveux roses qui doit protéger son frère ou Danny, un chauffeur de bus souffrant d’un retard mental. La fin de notre monde vue à travers le regard de ces protagonistes est poignante. Nous sentons leur tristesse, leur horreur, leur colère face à cette situation.

Nous suivons également le périple de Lila Kyle, l’ex-femme d’un certain Wolgast et de Grey, l’homme d’entretien lié de manière étrange à l’un des douze viruls, Zéro. Ces deux êtres que tout semble séparer, (Lila est anéantie par la perte de son enfant et tente se convaincre que le monde dans lequel elle vit fonctionne normalement, tandis que Grey doit essayer de comprendre ce qu’il est devenu suite à la morsure du virul), vont finir par se croiser. Leur duo inattendu est très intéressant à suivre.

Justin Cronin nous présente également d’autres protagonistes mais je préfère ne pas en dire trop. Toujours est-il que cette partie est capitale pour la suite de l’œuvre, et que les personnages évoqués apparaîtrons dans la suite du roman.

La deuxième partie des Douze est donc consacrée à Peter, Alicia, Amy et les autres héros du tome 1. Cinq ans ont passé depuis la fin du Passage et les protagonistes ont tous évolué. Peter doit apprendre à assumer son rôle d’oncle auprès de Caleb, le fils de son frère, Amy fait face à des changements profonds, aussi bien physiques que psychologiques et va en apprendre plus sur ce qu’elle est véritablement. Alicia aussi doit s’habituer à sa nouvelle nature et est en proie à un dilemme difficile.

C’est un plaisir d’assister au changement qui s’opère en chacun des personnages tout au long de l’histoire. J’ai toujours beaucoup d’affection pour Alicia, j’admire son courage et sa témérité. J’apprécie également Amy, puisque, même si une part de mystère continue de flotter sur son identité, elle dégage une sorte d’aura à laquelle je suis plutôt sensible. Enfin, Peter m’a beaucoup touché, par ses difficultés à prendre des décisions, ses questionnements sur lui-même et sur son avenir. Ses interrogations le rendent très humain et réaliste.

Justin Cronin nous offre aussi une vue plus large sur son univers. Nous comprenons que la Colonie ou vivait le jeune homme dans le tome 1 et les camps militaires que nous découvrons par la suite n’étaient que de petites parties de ce monde. En réalité, une large part de ce dernier est contrôlé par une organisation mystérieuse nommée la Nation…

Le véritable point fort de ce tome 2 est la capacité de l’écrivain à réunir ses personnages. Lorsqu’au début de l’intrigue nous comprenons que les héros se sont dispersés aux quatre vents, nous nous demandons comment Justin Cronin va réussir à les faire se retrouver. Parfois nous craignons même qu’ils soient tués avant d’y parvenir ! Mais l’auteur a plus d’un tour dans son sac et tout est fait avec beaucoup de réalisme. Les pièces du puzzle se mettent peu à peu en place pour notre plus grand plaisir !

Ce tome 2 est donc un véritable coup de cœur et j’ai hâte d’attaquer le troisième et dernier tome afin de conclure en beauté cette trilogie !

 Les douze de Justin Cronin, publié aux éditions Robert Laffont.

lundi 17 juillet 2017

Fleur de Tonnerre de Jean Teulé


Fleur de Tonnerre


Jean Teulé





Son nom : Hélène Jégado 

Ses origines : issue d’une famille de paysans bretons

Sa profession : cuisinière

Sa spécialité : la soupe

Son passe-temps favori : empoissonner ceux qu’elle rencontre

Son surnom : Fleur de Tonnerre, une plante mortelle comme notre bretonne

Venez donc la rencontrer, peut-être échapperez-vous à ses mets empoisonnés…

Jean Teulé nous décrit ici le chemin de notre empoisonneuse à travers toute la Bretagne. De Plouhinec à Rennes elle tue aussi bien ses employeurs que ses amants. Si aux yeux de la population elle semble d’abord victime d’une tragédie, (elle perd mystérieusement sa mère et ses deux tantes dans des circonstances « inexpliquées »), on la soupçonne bientôt d’apporter le malheur partout où elle passe.

Durant tout le périple d’Hélène Jégado, l’auteur nous tient en haleine. Nous nous demandons jusqu’à quand Fleur de Tonnerre va pouvoir continuer ses empoisonnements sans être découverte ! Le cadre historique est très bien décrit, nous sentons que l’auteur connaît son sujet et s’est beaucoup documenté.

Son style d’écriture, un curieux mélange entre des phrases vulgaires et poétiques, portent à merveille le récit. Il reproduit également le patois breton que parle Hélène, ce qui rend le personnage réaliste. Jean Teulé fait aussi preuve d’un humour grinçant qui permet de dédramatiser le récit et de considérer l’histoire avec recul. On en vient presque à s’attacher à notre cuisinière, malgré ses horribles méfaits !

Si au départ Fleur de Tonnerre semble agir sans raison, par simple plaisir, Jean Teulé nous livre une explication qui nous permet de mieux comprendre le personnage, bien que la seule personne susceptible de cerner véritablement Hélène Jégado était la jeune fille elle-même.

Fleur de Tonnerre écrit par Jean Teulé aux éditions Julliard.

Un film est sorti sur notre empoisonneuse :



lundi 10 juillet 2017

La Servante Ecarlate de Margaret Atwood


La Servante Ecarlate

Margaret Atwood

 

 La Servante Ecarlate / Margaret Atwood


Pour combler la chute vertigineuse de taux de fertilité, le gouvernement a décidé de transformer toutes les femmes susceptibles d’avoir un enfant en esclaves sexuelles. Louées par des familles riches qui désirent une descendance, elles sont appelées les Servantes Ecarlates. Defred, un jeune femme d’une trentaines d’années, a été enrôlée de force. Prisonnière de sa condition, elle ne sait que faire, doit-elle se révolter ou se taire ?

Les Yeux, la police secrète, sont partout. Sans compter que son ex-mari Luke et sa fille sont entre les mains du gouvernement. Recluse dans la maison de la famille riche qui l’a louée, Defred nous relate son étrange histoire.

Le roman de Margaret Atwood est une bonne surprise. Non pas que le récit soit joyeux, au contraire, mais l’intrigue est bien ficelée et très prenante. L’auteure décrit parfaitement l’univers totalitaire qu’elle a crée, les différentes classes sociales, les us et coutumes ainsi que le monde d’Avant, le temps où les femmes n’étaient pas réduites en esclavage. Malgré cette foule de détail, nous comprenons assez vite les structures de ce nouveau monde.

Le roman a un rythme plutôt lent, à l’image du combat souterrain que doivent mener les personnages pour échapper à la police secrète. Les détails du passé de Defred, de l’éventuelle résistance qui pourrait s’être formée, nous sont donnés à mesure que la jeune femme y fait allusion ou découvre de nouveaux éléments.

Defred est également fascinante. C’est une personne tout à fait ordinaire, qui hésite sur la conduite à tenir, par crainte, par fatigue. Elle n’est pas présentée comme une héroïne, à la manière de Katniss Evedeen dans Hunger Games. Au contraire, nous pourrions davantage la rapprocher de Winston, le protagoniste principal de 1984 de George Orwell.

A certains moments du récit, elle peut sembler passive, mais c’est à cause l’angoisse qu’elle
éprouve pour son ex-mari et sa fille. Defred craint que ses actes ne se retournent contre eux. Sans compter qu’il est difficile de savoir à qui se fier. Ce tiraillement constant donne un côté humain et réaliste à la jeune femme.

Etant au cœur du système des Servantes Ecarlates, elle nous offre également une vision précise des conditions de vie des ces esclaves.

La relation qu’elle entretient avec le Commandant, l’homme qui dirige la maison où elle « travaille », est étrange, malsaine. Defred éprouve un mélange de pitié, de dégoût et de haine pour celui qui l’exploite, mais qui, dans le même temps, semble chercher à nouer une relation humaine avec elle.

D’autres personnages plus combatifs tels que Deglen, une autre Servante Ecarlate, ou Moira, une amie de Defred, tiennent des rôles importants dans le récit. Courageuses et rebelles, elles inspirent notre héroïne.

La Servante Ecarlate est un roman qui nous rappelle que le combat pour la libération des femmes n’est jamais véritablement terminé, et qu’il faut toujours se montrer vigilant.e.s pour préserver nos droits, notamment dans les périodes difficiles.

La Servante Ecarlate de Margaret Atwood publié aux éditions J'ai lu.

Découvrez une autre grande lectrice de La Servante Ecarlate ici.

lundi 3 juillet 2017

Phobos de Victor Dixen (trilogie)


Phobos

(Trilogie)

Victor Dixen


Phobos / Victor Dixen

Dans un futur proche, l’humanité met au point un programme de télé réalité ambitieux : envoyer sur Mars six filles et six garçons. Pour pimenter l’aventure, les jeunes gens devront se séduire afin de trouver l’élu de leur cœur et de l’épouser une fois arrivés sur la planète rouge. Léonor, une orpheline de 17 ans, s’est engagée à participer à l’émission non pas parce qu’elle espère rencontrer un garçon qui la fera chavirer, mais pour quitter une existence insipide se résumant principalement à travailler dans une usine de pâté pour chien !

Le périple de nos douze héros va cependant prendre une tournure bien plus dramatique que romantique. En effet, la productrice exécutive du programme, Serena McBee, ne semble pas leur avoir tout dit.

Que vont trouver les pionniers sur leur nouvelle planète ? Pourquoi les proches collaborateurs de la productrice semblent disparaître les uns après les autres ? Et surtout, pourquoi certaines personnes sont prêtes à tout pour empêcher le vaisseau spatial de décoller ? La seule façon de le découvrir est d’embarquer !

La première fois que j’ai lu le résumé de la saga Phobos, un détail ma rebuté : les romances spatiales ! J’avais peur de découvrir une histoire mièvre, bourrée de clichés avec des personnages naïfs. Toutefois, même si Victor Dixen use de quelques stéréotypes, il parvient à les détourner pour nous surprendre.

Tout d’abord nous pouvons observer au fil des tomes que les couples censés être éternels ne le sont pas forcément. (Je n’en dis pas plus pour ne pas vous spoiler).
L’auteur nous réserve également beaucoup d’autres surprises. En effet, le point fort de cette série est le côté addictif, on ne peut s’empêcher de dévorer les romans. Victor Dixen crée des rebondissements inattendus qui nous tiennent en haleine !

Au niveau des personnages, je me suis attachée à Léonor pour son côté courageux et
téméraire, à Kelly, une autre prétendante, pour son caractère bien trempé, et à Kenji, un mystérieux jeune phobique qui a malgré tout choisi de s’embarquer sur Mars dans le but d’accomplir une étrange mission.

J’ai également été fascinée et horrifiée par Serena Mc Bee. Même si dès le début nous nous doutons que son côté maternel à l’égard des pionniers n’est qu’un leurre, nous sommes loin de soupçonner son avidité et sa soif de pouvoir.

D’autres protagonistes m’ont aussi charmée, notamment Harmony, la fille de Serena Mc Bee et Andrew, le fils d’un des producteurs du programme. Ensemble, ils vont découvrir la véritable nature de l’émission de télé réalité ainsi que la vraie personnalité de leurs parents. Harmony va gagner en maturité et en détermination au fil des tomes.

Enfin, la découverte de Mars n’est pas supplantée par la romance ou l’enquête des personnages. Victor Dixen fait l’effort d’inclure des termes assez savants pour rendre sa mission crédible, les personnages ont un rôle précis à bord du vaisseau, le roman comporte également des croquis de la planète rouge, de son climat, de la navette spatiale. Cela donne un côté réaliste à la trilogie.
La seule chose qui m’a véritablement dérangé dans cette série est le style de l’écrivain. J’ai trouvé que dans les deux premiers tomes, le romancier utilisait un vocabulaire assez pauvre (malgré les termes scientifiques évoqués plus haut). Ce problème est heureusement atténué dans le tome 3.

Nous pouvons supposer que cette œuvre est un questionnement sur l’avenir de la télévision et du divertissement. Jusqu’où serons-nous prêts à aller pour nous distraire et quelles seront les conséquences ? Il ne tient qu'à nous de décider ce que l'on tolère ou non.

En définitive, la trilogie Phobos reste une bonne surprise !

Phobos : Tome 1 : Il est trop tard pour regretter, Tome 2: Il est trop tard pour oublier, Tome 3 : Il est trop tard pour renoncer publiés aux éditions R-jeunes adultes.

Découvrez d'autres avis sur Phobos avec les vidéos de Lemon June et d'Audrey-Le Souffle des mots !




Un tome annexe de Phobos est paru : Phobos origines :Avant qu'il soit trop tard.

Phobos (tome annexe) / Victor Dixen