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lundi 28 août 2017

The Book of Ivy / The Revolution of Ivy d'Amy Engel


The Book of Ivy / The Revolution of Ivy

 

Amy Engel


The Book of Ivy / The Revolution of Ivy d'Amy Engel


Dans un futur post-apocalyptique; les humains sont regroupés derrière des barbelés pour échapper aux dangers extérieurs. Deux camps se battent alors pour obtenir le pouvoir : l’un prônant la démocratie dirigée par un Westfall, l’autre proposant un système plus autoritaire dirigé par un Lattimer.

Ce-dernier l’a emporté. Deux générations plus tard afin de sceller l’entente des deux camps, Ivy Westfall doit se marier avec Bishop Lattimer. Mais Justin Westfall a chargé sa fille d’une mission bien particulière : tuer son époux.

Durant ma courte vie de lectrice, j’ai eu une grosse période pendant laquelle je dévorais des dystopies. J’ai adoré Hunger Games de Susanne Collins, Divergente de Veronica Ross et Le Labyrinthe de James Dashner. Je pensais suite à cela qu’aucun autre univers post-apocalyptique ne pourrait plus me surprendre. Le Passage de Justin Cronin m’a prouvé le contraire.

Malheureusement, The Book of Ivy ne m’a pas réservé le même étonnement. Pour commencer, les personnages étaient certes sympathiques, mais je ne me suis attachée ni à Ivy, ni à Bishop, ni à leurs amis.

Bishop est souvent apprécié parce qu’il est prévenant envers Ivy. Il ne la force à rien, notamment à avoir des relations sexuelles. Cela est certes louable dans un monde brutal où le mariage est forcé, mais ce n’est pas très étonnant. En effet, si Bishop était un être exécrable et violent, il n’aurait pas été difficile à Ivy de le tuer, ce qui n’est pas le but du roman.

Ensuite, nous sentons rapidement que la famille de la jeune fille la manipule. Sous couvert d’instaurer une démocratie, son père et sa sœur ne pensent qu’à servir leurs propres intérêts. Cela est trop rapidement perçu.

De plus, les sentiments d’Ivy envers le garçon naissent également trop vite. Après quelques jours seulement, la jeune fille se sent troublée par le mari qu’on lui a appris à haïr.

Enfin, et c’est là le gros point noir de ma lecture, je n’ai eu aucune surprise depuis le commencement du tome 1 jusqu’à la fin du tome 2 ! La série n’était pas dépourvue d’actions, loin de là, mais je parvenais à les deviner avant qu’elles ne surviennent. Le schéma de la saga suit celui des dystopies habituelles. Sans compter que la fin du tome 2 est extrêmement rapide et peu développée.

Pour conclure, je pense malgré tout que The Book of Ivy est une histoire qui peut être appropriée pour débuter la découverte de ce genre de roman. Mais, pour quelqu’un qui a lu de nombreux livres présentant des univers post-apocalyptiques, ce n’est pas une série que je conseillerais.

The Book of Ivy / The Revolution of Ivy  par Amy Engel publié aux éditions Lumen.

lundi 21 août 2017

Celle qui voulait conduire le tram de Catherine Cuenca


Celle qui voulait conduire le tram

 

Catherine Cuenca

 

Celle qui voulait conduire le tram / C. Cuenca

1914.

Comme les hommes sont partis au front, les femmes peuvent briguer des postes autrefois réservés exclusivement à la gente masculine. Agnès, une jeune ouvrière, décide de tenter sa chance et devient chauffeuse de tramway. Elle aime son métier qui lui permet de se sentir vivante et épanouie, sans compter qu’elle gagne le double de son salaire habituel.

1918

La Première Guerre mondiale s’achève enfin. Agnès attend avec impatience le retour de son mari Célestin. Mais à cause de l’horreur des combats, l’homme qu’elle a épousé n’est plus le même. Irascible et porté sur la boisson, il voit d’un mauvais œil le fait que la jeune femme gagne plus que lui.

Alors que les relations entre les deux époux deviennent tendues, la compagnie des transports annonce à Agnès qu’elle est renvoyée puisque les hommes sont revenus du front. Mais la jeune femme n’a pas envie de retourner travailler dans une usine et de gagner moins que ses collègues masculins. Elle choisit donc le chemin de la révolte à ses risques et périls.

Ce roman est une excellente découverte. J’ai adoré voir la résistance mûrir progressivement dans l’esprit d’Agnès. Nous observons également combien le combat pour l’égalité entre les hommes et les femmes a été long et difficile. (Et n’est pas encore gagné aujourd’hui).

Les suffragettes qui militaient pour le droit de vote ou l’égalité des salaires étaient traitées de folles et d’inverties par leurs collègues masculins mais également par certaines femmes ! En effet, nombreuses étaient celles qui aspiraient à une vie de famille et se satisfaisaient de leur sort.

Cet aspect est très bien décrit dans le roman.
Ensuite, Agnès n’est pas un personnage lisse, elle-même a parfois quelques préjugés et c’est un plaisir de la voir évoluer et s’émanciper.

Le point de vue de Luce, la nièce de notre héroïne, est également très intéressant. Vingt-cinq ans plus tard, alors que les femmes ont enfin obtenu le droit de vote, elle se remémore le combat de sa tante.

Enfin la relation entre Célestin et Agnès est réaliste et nous offre un aperçu de ce qu’a dû être la vie de nombreux couples après les ravages de la Première Guerre mondiale.

Celle qui voulait conduire le tram m’a fait penser au livre Là où tombent les anges de Charlotte Bousquet qui traite aussi du combat des femmes pour l’égalité après 1914-1918 et des violences conjugales. La fin de ces deux romans m’a bouleversée.

Une excellente découverte !

Celle qui voulait conduire le tram de Catherine Cuenca publié aux éditions Talents Hauts.

lundi 14 août 2017

Quand le monstre naîtra de Nicolas Michel


Quand le monstre naîtra

 

Nicolas Michel



Quand le monstre naîtra / Nicolas Michel

Les premières histoires qui nous ont fait rêver sont parfois les récits de la jeunesse de nos grands-parents. Nous aimons nous imaginer leur enfance, souvent très différente de la notre. A nos yeux, leurs souvenirs sont incroyables. Ceux de Lucille, une vieille dame de quatre-vingt-dix ans, ne font pas exception à la règle. Glissons-nous aux côtés de sa petite fille pour entendre son récit.

Nous sommes en 1939. La Seconde Guerre mondiale éclate, mais pour la jeune et pétillante Lucille, ces combats sont bien loin. Explorant la forêt et les sentiers de son petit village, elle emploie son temps à embêter les horribles jumeaux de la voisine d’à côté et à faire le plus de bêtises possible.

Les seules personnes capables d’amadouer notre petite sauvageonne sont un couple de Juifs logeant dans la ferme de son père. A leurs côtés, la fillette va découvrir les joies de la lecture. Mais tout bascule dans la vie de Lucille lorsque ses parents sont obligés de chasser le couple à cause des pressions antisémites de certains villageois. Sans compter que la mère de la petite fille attend un bébé…

Ce roman est une excellente trouvaille ! J’ai adoré découvrir la Seconde Guerre mondiale du point de vue d’une fillette, cela ouvre une  perspective nouvelle sur cet évènement historique. L’auteur parvient à adopter à la perfection les pensées d’une enfant très jeune, le personnage en devient extrêmement réaliste.

De plus, même si à cause de son âge, Lucille ne comprend pas tous les enjeux du conflit, nous apprenons les informations essentielles sur cette période. Nous vivons également de l’intérieur la collaboration du général Pétain et l’arrivée progressive des Allemands dans toute la France.

Outre les évènements historiques, Nicolas Michel décrit à merveille les paysages du village et les jeux auxquels se livre la fillette. Cela nous donne presque envie de courir à ses côtés sur les chemins et de déguster des framboises au soleil. La frustration et l’incompréhension de Lucille sont aussi bien dépeintes. Nous éprouvons de la peine pour cette petite fille qui ne comprend pas pourquoi ses parents doivent mettre à la porte les personnes qu’elle aime tant.

Bien entendu, la fillette n’a pas que des qualités, et on a parfois envie de lui mettre une bonne fessée devant son attitude boudeuse. Mais, malgré cela, nous nous attachons à son tempérament espiègle.

La voix de la Lucille plus âgée est aussi très agréable. La voir revenir avec humour et justesse sur sa jeunesse est plaisant et touchant. Cela nous permet d’avoir du recul sur certains évènements et de mieux les comprendre.

Enfin la jalousie de la petite fille face à l’arrivée du bébé est décrite avec un réalisme stupéfiant. Lucille ignore complètement l’enfant et le surnomme « le monstre ». Les autres personnages de l’intrigue, notamment Grenadine, une amie de l’héroïne dont le père est un fervent défenseur de Pétain, illustrent les différentes opinions de l’époque.

Le roman de Nicolas Michel est donc une excellente lecture !

Quand le monstre naîtra de Nicolas Michel publié aux éditions Talents Hauts.

lundi 7 août 2017

Les Chroniques Lunaires : tome 1 : Cinder de Marissa Meyer


Les Chroniques lunaires :  tome 1 : Cinder

 

Marissa Meyer

 

Les Chroniques Lunaires-Cinder / Marissa Meyer

Dans un futur proche, Cinder, une mécanicienne cyborg, subit la tyrannie de sa belle-mère. Obligée de lui donner tout l’argent qu’elle gagne en travaillant, elle ne rêve que d’une chose : s’enfuir pour être libre. Son quotidien va être bouleversé par sa rencontre avec le prince Kai, venu dans son échoppe pour faire réparer un androïde du palais. Dans le même temps, les autorités tentent de trouver un remède à une mystérieuse maladie qui ravage la Terre et Levana, la reine de la Lune, menace d’attaquer le royaume.

Mais quel est le lien entre une petite mécanicienne, une épidémie et des conflits politiques ? Plongez dans les Chroniques lunaires pour le découvrir !

J’ai beaucoup aimé le monde futuriste que dépeint Marissa Meyer pour placer sa réécriture du conte de Cendrillon. Le fait que l’héroïne soit une cyborg donne une perspective intéressante à l’intrigue, pour une fois, la jeune fille n’est pas d’une beauté à couper le souffle !

Cinder est aussi un personnage attachant, débrouillard et courageux, nous aimons la suivre dans ses périples. Certaines de ses amies, notamment Iko, un androïde doté d’une personnalité très particulière, sont amusantes et apportent une touche d’humour à l’histoire.

Enfin Marissa Meyer parvient à nous happer dans son récit, nous ne pouvons pas nous empêcher de dévorer les aventures de notre mécanicienne !

Malheureusement il y a deux défauts qui m’ont fait moins apprécier ce tome 1 : pour commencer, je pouvais deviner, en entamant le récit, que Cinder allait forcément tomber amoureuse du prince Kai, puisque nous sommes dans une réécriture de conte. Mais je trouve que cette romance arrive beaucoup trop rapidement dans le roman. En effet, il ne faut pas plus de quelques rencontres aux jeunes gens pour tomber sous le charme l’un de l’autre, alors qu’ils se connaissent à peine. (Bien que Cinder lutte vaillamment contre ses sentiments, ne souhaitant pas dévoiler à Kai sa nature de cyborg).

L’intérêt de réécrire le conte de Cendrillon pouvait justement être de corriger les « facilités » originelles et permettre de rendre les relations entre les protagonistes plus réalistes. Or, l’auteur a préféré instaurer directement la romance, ce que je trouve regrettable. Cela porte préjudice à l’héroïne qui est décrite comme ayant les pieds sur terre, mais qui dans le même temps semble chavirer au premier regard du prince.

Kai apparaît également assez excessif dans ses sentiments, puisqu’il décide d'inviter au bal une jeune fille qu’il connaît à peine, (et encore, c’est un euphémisme).
Cela m’amène à mon deuxième point de frustration. Nous comprenons trop rapidement dans le récit que Cinder est au centre de toutes les intrigues politiques et médicales. Je n’en dis pas davantage pour vous laisser découvrir le roman, mais j’avais deviné le dénouement bien avant que l’auteur ne le confirme, ce qui m’a un peu déçue.

Malgré ces points négatifs et mon avis mitigé, je vais me lancer dans la lecture du tome 2, puisque j’aime l’univers que l’auteur a crée et que la fin du tome 1 nous donne envie de connaître la suite.

 Les Chroniques Lunaires-Cinder de Marissa Meyer publiés aux éditions Pocket Jeunesse.