Top 4 des romans à lire pour Halloween
Joyeux Halloween ! Voici quelques livres pour vous mettre dans l'ambiance !
Marche ou crève de Stephen King :
Qui a dit que le sport était forcément bon pour la
santé ? Dans certains cas extrêmes il peut avoir des effets dévastateurs
et parfois même mortels. C’est ce que va découvrir un groupe de 100 jeunes
garçons participant à une course bien particulière, La Longue Marche. Le but de
l’épreuve est simple : ils doivent marcher sans s’arrêter jusqu’à la ligne
d’arrivée. La course dure plusieurs jours et couvre de nombreux kilomètres. Le
gagnant peut demander ce qu’il veut et est couvert d’or. Mais les risques sont
élevés. En effet, si un des coureurs s’arrête, il dispose de trois
avertissements avant de « prendre son ticket », c’est-à-dire être
tué.
Dans ce court roman, Stephen King n’est pas dans le genre
horrifique mais plutôt angoissant. Si la course peut paraître simple de prime
abord, nous nous rendons vite compte que les plus petites douleurs du quotidien
telles que les ampoules, les crampes, prennent des proportions effroyables,
puisque les coureurs ne peuvent pas s’arrêter. Nous découvrons les personnages
de façon très particulière, à travers les souvenirs qui remontent à la surface
pendant qu’ils marchent, les questions qu’ils se posent les uns aux autres.
C’est un des points les plus étonnants du livre, les protagonistes, malgré le
fait qu’ils soient adversaires dans une lutte mortelle, nouent des liens entre
eux.
King dépeint notamment la camaraderie qui naît entre Garry
et McVries, deux adolescents que nous suivons une grande partie de la course.
Ils se sauvent mutuellement la vie à plusieurs reprises. Les relations entre
les coureurs sont en général un mélange d’amitié, de brusquerie, de camaraderie
et de détresse. Le plus stupéfiant est aussi que de nombreux coureurs ne savent
pas véritablement pourquoi ils se sont engagés dans ce jeu mortel. Certains
désirent simplement mourir.
La Longue Marche permet aussi de révéler les aspects les
plus sombres des candidats, la part de folie qui les habite. La dégradation
progressive de certains adolescents, notamment d’Olson, est effrayante. Stephen
King nous fait comprendre que ce qui compte dans l’épreuve est autant le mental
que le physique. Des personnages qui paraissent résistants au premier abord
s’effondrent très vite alors que des garçons frêles mais ayant une parfaite
maîtrise de leur stress tiennent très longtemps.
L’auteur parvient aussi à nous décrire brièvement le
contexte de son histoire, bien que le plus important soit la course. Nous
comprenons que le monde dans lequel évoluent nos héros est une dictature, où
les habitants sont surveillés et écoutés par l’Escouade. Le Commandant, une
figure mystérieuse et charismatique, incarne la figure du tyran.
La grande force de Marche ou crève est enfin son côté
addictif, nous ne pouvons pas cesser de lire ! L’histoire est angoissante
et passionnante, parfaite pour Halloween !
Marche ou crève de Stephen King publié aux éditions Le Livre de Poche.
La vidéo de Lemon June sur Marche ou crève :
Zombillénium de Arthur de Pins. (Tome 1 à 3)
Au premier abord, Zombillénium semble être un parc
d’attraction comme les autres, où l’horreur est à l’honneur. Mais les créatures
que les visiteurs prennent pour des comédiens sont en réalité de véritables
monstres ! Quant au directeur du parc, il n’est autre qu’un vampire. C’est
ce que va découvrir un jeune mortel malencontreusement écrasé par ce-dernier
puis ramené à la vie. En effet, toutes les personnes ressuscitées par une
créature fantastiques doivent travailler à Zombillénium. Mais derrière un
simple recrutement pour l’éternité se cache une vérité plus sombre. Et les
choses ne s’arrangent pas lorsque le parc est sujet à un remaniement musclé…
Vivants, prenez garde !
Cette BD est une excellent surprise ! Elle correspond
tout à fait à la période d’Halloween puisqu’elle met scène des créatures telles
que des sorcières, des zombies, des vampires, des démons et des fantômes. Elle
est idéale pour la jeunesse puisqu’elle ne fait pas peur. Mais elle peut aussi
convenir aux adultes car bien que les employés soient des monstres, ils sont
sujets au mêmes problèmes que les vivants. En effet, les créatures, et
notamment les zombies, demandent des augmentations de salaire, créent des
syndicats et manifestent quant ils ne sont pas d’accord avec les décisions de
la direction.
A travers les monstres, l’auteur fait une critique et une
satire du monde du travail, ce qui est original et innovant dans une
bande-dessinée fantastique et pour la jeunesse.
Les personnages sont très attachants. J’ai particulièrement
apprécié la sorcière Gretchen que nous suivons en plus du jeune mortel. Elle a
un caractère bien trempé, une répartie désarmante et une puissance hors du
commun. Sans compter que son père n’est pas n’importe qui… J’ai hâte de la
découvrir dans les autres tomes !
Le seul petit bémol est que le tome 3 est paru en 2013 et
depuis… plus rien ! J’espère que les prochains vont paraître rapidement…
notamment parce qu’un film sort à l’occasion d’Halloween !
Zombillénium de Arthur de Pins publié aux éditions Dupuis.
La bande annonce du film :
L’enfant et le maudit de Nagabe (série en cours, deux tomes parus en VF)
Le monde est divisé en deux camps : l’intérieur, où
vivent les humains et l’extérieur où vivent d’étranges créatures nommées les
maudits. Si un maudit touche un humain, ce dernier se transforme en maudit
également. C’est pourquoi ils sont combattus et chassés.
Malgré ce danger, Sheeva, une petite fille humaine, vit avec
un maudit qu’elle nomme le professeur. Celui-ci veille sur elle, (en lui
interdisant de le toucher), en attendant le retour de sa tante. Mais en
réalité, cette-dernière pourrait bien ne jamais revenir… Et qui est l’auteur de
la malédiction dont a été victime le professeur ? Enfin, pourquoi Sheeva
semble-t-elle ne pas être affectée par la malédiction ?
Ce manga mystérieux, n’est pas effrayant, mais les créatures
qui le peuplent, le trait de crayon très sombre et le suspense du récit, en
font une lecture idéale pour cette période. La relation qu’entretiennent Sheeva
et le professeur est très touchante. Sheeva ne craint pas du tout l’apparence
de son ami et est vive, innocente et joyeuse, sans être idiote ou agaçante.
Elle sent que son professeur est inquiet, bien qu’il tente de le cacher. C’est
également assez amusant de voir une créature telle que lui se plier au désir
d’une enfant et fondre devant ses joues roses et ses yeux rieurs.
Malheureusement je trouve que ces deux tomes nous laissent
un peu sur notre faim, nous n’en savons pas beaucoup plus sur l’identité du
professeur, sur la malédiction, à la fin du tome 2. J’espère que le tome 3 va
résoudre nos interrogations !
L'enfant et le maudit publié chez Komikku Editions.
L’affaire Jennifer Jones d’Anne Cassidy.
Son histoire a défrayé les chroniques de tout le pays. Son
nom a été sur toutes les lèvres, prononcé avec un mélange de fascination, de
dégoût et d’effroi. Jennifer Jones, alias JJ a tué sa meilleure amie alors
qu’elle n’avait que dix ans. Des questions se succèdent sur toutes les
lèvres : comment une enfant de dix ans peut-elle en arriver à commettre un
meurtre ? Une fois sa peine purgée, doit-on la laisser sortir de
prison ? Peut-elle reprendre une vie normale ?
Sept ans plus tard, Alice Tully vit une existence paisible,
avec un petit ami aimant et un travail dans un café. Mais son passé est
toujours en elle, avec les remords et la crainte que son identité soit révélée
au grand jour.
Ce roman est une bonne lecture. Tout d’abord, l’auteur a
l’idée ingénieuse de nous présenter son héroïne de façon à ce que l’on ne sache
rien de son passé tortueux, ce qui nous amène à avoir un regard neutre et
objectif sur elle. Ensuite, Anne Cassidy parvient à ne pas être dans le cliché
de l’enfant malsaine, avec un comportement dérangeant, qui peuple les romans
d’horreurs. Jennifer est dépeinte comme une enfant ordinaire, malgré le fait
que le milieu dans lequel elle vit ne l’est pas.
Une des forces du roman est que Cassidy effectue des retours
en arrière afin de nous présenter l’enfance de son héroïne. Cela permet de
poser le contexte dans lequel le meurtre a été réalisé. A travers le point de
vue de la fillette, nous comprenons comment elle a pu en arriver à commettre
l’irréparable. L’auteur a la qualité de décrire avec subtilité, sans pathos et
sans exagération, les rapports difficiles que Jennifer entretient avec sa mère.
Anne Cassidy dépeint aussi avec brio la vie d’Alice Tully,
les remords qu’elle peut éprouver, la crainte que tout se sache, l’espoir de
mener une vie normale.
Ce roman a un côté addictif, l’auteur instaure une climat de
tension qui fait que nous ne pouvons nous empêcher de tourner les pages. Je
pense malgré tout qu’elle aurait pu prendre davantage le temps d’approfondir
certains passages, comme par exemple détailler davantage les relations de
Jennifer avec les parents de la victime…
Enfin, Anne Cassidy a accompli le tour de force de nous
faire apprécier une personne que l’on devrait détester.
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