Tortues à l’infini
John Green
Aza, 18 ans, souffre de troubles de l’anxiété. L’idée d’être
contaminée par une maladie la stresse au plus haut point, si bien qu’elle a des difficultés à
suivre une conversation ou à entretenir des relations normales avec les autres.
Lorsqu’elle est prise dans la spirale de ses pensées, la jeune fille ne peut
plus en sortir. Malgré cela, elle a une meilleure amie nommée Daisy, auteur de
fanfictions sur Chewbacca et Rey. Cette dernière va l’entraîner dans une
enquête mêlant un ancien ami d’enfance, une histoire d’amour assez
particulière, un milliardaire en fuite et un tuatara, une créature pouvant
vivre jusqu’à un âge avancé.
Ce roman est une excellente surprise. Au départ, je
craignais de me retrouver face à une romance classique et peu travaillée, mais
John Green sait rendre son histoire captivante.
Pour commencer, les personnages sont vraiment atypiques et
attachants. Aza, m’a énormément touchée, j’ai ressenti de la compassion pour
elle, en découvrant ses troubles de l’anxiété, qui parasitent sa vie et dont
elle peine à se libérer. Nous sentons les efforts qu’elle effectue, sa rage de
ne pouvoir être comme les autres.
Daisy, l’amie de la jeune fille est aussi fascinante. Le
fait qu’elle écrive des fanfictions sur Chewbacca et Rey, de Star Wars, m’a
beaucoup amusée. Ensuite, c’est elle qui amène de l’action dans le roman,
rendant l’histoire plus mouvementée. Enfin, malgré le fait qu’elle aime Aza et
qu’elle supporte ses crises d’angoisses, il est intéressant d’observer comment
elle peut aussi être agacée par la chose. Elle met également son amie devant
ses défauts, notamment le fait qu’elle puisse être assez égoïste et centrée sur
elle-même. La maladie d’Aza est perçue à la fois de l’intérieur et de
l’extérieur, rendant le roman complet et prenant.
David, l’ami d’enfance d’Aza, apporte une touche littéraire
et philosophique au roman. Passionné d’astronomie, il tient également un blog
où il poste à la fois son ressenti du moment et des citations d’auteurs. Nous percevons sa tristesse, son dégoût et sa fureur à l’égard de son père qui l’a
abandonné, sa solitude, car, même s’il est riche et qu’il semble tout posséder,
il se sent au fond démuni. Ce n’est pas un jeune homme prétentieux, essayant
de dominer les autres, mais un adolescent sensible, ce qui change de la
représentation habituelle que l’on peut faire des protagonistes aisés dans les
romans Young Adult. Le fait qu’il cherche à comprendre Aza, à accepter ses
troubles du comportement, en font un personnage attachant.
L’intrigue est aussi bien menée. L’enquête, qui est le point
de départ du livre, ne prend finalement qu’une petite partie de Tortues à
l’infini. Mais cela n’a pas d’importance, le plus intéressant est de se
pencher sur la vie d’Aza, sa souffrance, les réflexions des adolescents sur le
monde qui les entoure, leur rêves, leurs espoirs.
L’un des points qui m’a semblé le plus réussi est la
relation entre Aza et David. Ce n’est pas une histoire d’amour passionnée,
c’est une relation plus complexe que cela. Elle également très réaliste. Nous
le sentons notamment à fin du roman.
Je vous conseille donc chaleureusement le roman de John
Green !
Tortues à l'infini John Green publié aux éditions Gallimard Jeunesse.
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