Dans un rayon de soleil
Tillie Walden
Dans un
monde parallèle presque exclusivement féminin, les êtres humains
peuvent voyager entre les planètes. Mia, une jeune femme d’une
vingtaine d’années, rejoint l’équipage d’Alma et de Char,
deux femmes spécialisées dans la réparation des bâtiments
anciens. Au sein du groupe, Mia forge des amitiés puissantes et
solides notamment avec Julie, une ex-patineuse vive, pétillante et
courageuse et Eliott un.e mécanicien.nne hors paire, d’une
remarquable intelligence et d’une loyauté sans égal. Mais Mia
n’a pas pour seul objectif de restaurer des objets anciens. Au cœur
du cosmos, elle est hantée par le souvenir de son amour de jeunesse,
Grace, qu’elle a rencontrée alors qu’elle était en pensionnat.
La jeune fille a mystérieusement disparue de sa vie, et Mia tient
absolument à la retrouver pour pouvoir enfin cesser d’être hantée
par son ombre…
Cette
bande-dessinée est un coup de cœur ! J’ai eu envie de la
lire grâce à la merveilleuse chronique de Mlle Cordélia et je n’ai
vraiment pas été déçue de ma lecture !
C’est
une bande-dessinée originale, entre la science-fiction et le récit
d’aventure. Je trouve que l’auteure parvient à planter un univers
riche, sans pour autant nous perdre dans des détails ou des
explications complexes. C’est un monde à la fois très mécanique,
avec de nombreux vaisseaux, outils de navigations, mais aussi assez
féerique et poétique, (l’engin dans lequel se déplacent Mia et
ses amis ressemblent à un poisson géant).
Tillie
Walden dépeint des personnages attachants, que l’on aime suivre
tout au long de cette aventures. Chacun a ses qualités et ses
défauts. Mia, notre héroïne, peut-être parfois insolente, têtue
et irréfléchie, pourtant elle est aussi très sociable, généreuse,
elle accepte les autres, malgré leurs différences. J’ai également
apprécié le personnage d’Alma, qui sous ses airs bourrus
et autoritaire cache une profonde affection sincère pour ses
coéquipiers. J’ai aussi été charmée par le/a mystérieux.se
Eliott. Iel est non-binaire, c’est-à-dire qu’iel ne se définit
ni comme une fille, ni comme un garçon. Ce personnage n’est
cependant pas défini uniquement par cette identité de genre, c’est
aussi un protagoniste au passé mystérieux et douloureux que l’on
apprend à découvrir au fil du récit.
C’est
encore un autre point qui me fait adorer cette bande-dessiné, Tillie
Walden parvient à intégrer à son odyssée spatiale déjà riche le
passé des personnages principaux, sans que cela nuise au rythme du
récit. Cela nous permet donc d’avoir une histoire palpitante, sans
pour autant avoir des protagonistes au caractère superficiel.
L’histoire
d’amour entre Mia et Grace m’a également beaucoup touchée, j’ai
trouvé cette petite romance très douce, avec en même temps un côté
assez dramatique puisque les deux jeunes filles se retrouvent
séparées. Je trouve également que l’auteure traite cette
relation avec réalisme, sans en faire quelque chose de trop
omniprésent ou de trop niais. En effet, la fin de cette histoire
n’est pas malheureuse mais ce n’est pas non plus le happy end
classique des comédies romantiques qui peuvent parfois paraître trop
parfaites et irréalistes à mon cœur dur de lectrice aigrie.
Mais le
gros point fort de cette BD est les dessins. Nous en avons pour notre
argent, l’œuvre de Tillie Walden est énorme, et toutes les
planches sont en couleur, ce qui nous offre des cases magnifiques
sur chaque page ! L’auteure sait magnifiquement bien jouer
avec les couleurs. En effet, lorsque Mia se remémore ses souvenirs
de pensionnat, les couleurs sont dans des tons plutôt froids, bleus,
noirs et violets foncés, alors que lorsque nous suivons le
déroulement actuel des évènements, les couleurs sont plutôt
chaudes, dans les tons rouges orangés. Tillie Walden met également
beaucoup de détails et soigne les expressions de ses protagonistes.
C’est
donc une bande-dessiné que je recommande à cent pour cent pour tous
les amoureux de science-fiction, d’histoires d’amour, de quête et
d’aventures !
Dans un rayon de soleil de Tillie Walden publié chez Gallimard.
La vidéo de Mlle Cordélia: