Et le désert disparaîtra
Marie Pavlenko
Dans un
futur qui pourrait être le nôtre, les arbres ont presque totalement
disparu de la surface du globe et la Terre est devenue un immense
désert. Samaa qui vit dans une petite tribu de survivants au sein de
cette étendue de sable doit utiliser quotidiennement des bouteilles
d’oxygène et boire de l’eau gélifiée.
Elle ne rêve que d’une
chose, devenir chasseuse d’arbres, comme ces humains qui parcourent les
plaines désertiques à la recherches des derniers grands végétaux,
qui se dissimulent dans des crevasses. En coupant le bois qu’ils
revendent dans les dernières grandes villes, ils peuvent gagner
suffisamment d’argent pour acheter des boîtes de conserves ou du
tissu synthétique. Mais ce métier n’est accessible qu’aux
hommes.
Un jour Samaa désobéit à la règle et suit le groupe de
chasseur. Alors qu’elle est perdue dans le désert, elle fait une
rencontre qui change le cours de sa vie.
Ce très
court roman, qui tient presque lieu de fable, m’a véritablement
transportée ! J’ai déjà lu des romans de Marie Pavlenko,
notamment Je suis ton soleil (que j’ai beaucoup aimé). Le style
employé par l’auteur est ici très différent. La plume suit le
rythme des pas de la jeune fille, l’écoulement lent du temps dans
le désert. Le ton est presque musical et les mots sont choisis avec soin.
En peu
de pages, Marie Pavlenko parvient à rendre crédible et clair
l’univers dystopique qu’elle met en place. Nous comprenons les
modes de vie de ces derniers hommes, et aussi tout ce qui leur
manque, notamment des connaissances sur le fonctionnement des arbres
et de la biodiversité. Ces végétaux, qu’ils considèrent presque
comme des ennemis, de simples marchandises, seraient en vérité
leurs meilleurs alliés.
L’autrice
décrit également très bien comment Samaa prend petit à petit
conscience de la valeur d’un arbre, et du pouvoir régénérateur
de celui-ci. Même si ce roman est très court, il est très intense,
prenant, et délivre de façon très claire une revendication
écologique. Une fois le livre refermé, nous ressentons un mélange
de tristesse et d’espoir.
Cette
très courte nouvelle, portée par une héroïne audacieuse, peut
plaire à la fois aux amateurs de dystopie, mais également aux
amoureux de films comme Princesse Mononoké, Mon Voisin
Totoro ou Nausicaa de la Vallée du Vent, qui véhiculent
ces mêmes messages écologiques.
Et le
désert disparaîtra de Marie Pavlenko publié aux éditions
Flammarion.
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