Suivez-moi sur les réseaux !

mardi 26 décembre 2017

Point Cardinal de Léonor De Récondo


Point Cardinal

Léonor De Récondo


Point Cardinal / Leonor De Recondo


Depuis toujours, Laurent se sent femme au fond de lui. Ne voulant pas écouter cette facette de lui-même, il n’en touche pas un mot à son épouse Solange ou à ses deux enfants et va danser au Zanzibar, un lieu où se retrouvent d’autres transsexuels. Mais une petite erreur fera basculer toute son existence…

J’avais très envie de découvrir Point Cardinal car je n'avais jamais lu de romans évoquant la transsexualité. Je n’ai pas été déçue. Léonor De Récondo décrit avec beaucoup de justesse les doutes qu’éprouve Laurent, son impression de ne pas être normal. Elle nous montre également combien la transsexualité est méconnue et qu’il existe très peu de psychologues aptes à conseiller et à orienter les personnes concernées.

L’auteure peut aussi utiliser une écriture tranchante et un langage très cru pour nous décrire les réactions parfois hostiles des proches de Laurent. L’évolution de Sophie, qui passe peu à peu de la stupéfaction au rejet, puis finalement à un début d'acceptation, est intéressante et réaliste. De même le comportement des enfants est aussi instructif et là encore fidèle à la réalité.

Enfin les chapitres sont très courts ce qui rend la lecture rapide et agréable, j’ai dévoré le livre en quelques jours à peine.

Point Cardinal de Léonor De Récondo publié aux éditions Sabine Wespieser

lundi 18 décembre 2017

Le Pacte d'Emma de Nine Gorman

Le Pacte d'Emma

Nine Gorman


Le Pacte d'Emma / Nine Gorman

Emma, une jeune fille de 21 ans, souffre d’une maladie incurable qu’elle surnomme Becky. Alors qu’elle se sait condamnée, elle décide de se rendre à New York, la ville de tous les possibles. Là, elle devient assistante du célèbre Andrew Anderson, un jeune homme à la tête d’une immense entreprise spécialisée dans le sang synthétique. Mais le PDG a un terrible secret… et si ce-dernier pouvait aider Emma à guérir ?

Le plus difficile, lorsque l’on critique un livre, est de ne pas tenir compte de l’affection que l’on éprouve pour l’auteure. Nine Gorman est en effet une booktubeuse que j’apprécie beaucoup. Malheureusement, on ne peut pas dire que son livre soit un coup de cœur.

Ce roman traite de vampires, nous le comprenons assez rapidement dès le début de l’intrigue.

Avant d’aborder les points qui m’ont dérangée, je vais lister ce qui m’a plu dans Le Pacte d’Emma. Tout d’abord, j’ai bien aimé que l’action se déroule à New York et l’idée que le vampire dirige une grande entreprise. De plus, le personnage d’Andrew, est plutôt sympathique et assez drôle.

Cependant, ma lecture a été gâchée par plusieurs aspects.

Premièrement, j’ai trouvé que le pacte qu’Emma passe avec Andrew est rapidement relégué au second plan, éclipsé par la romance. J’ai trouvé ce choix regrettable, j’espérais que la jeune fille tenterait davantage de négocier ou que l’on y reviendrait plus souvent au fil de l’histoire.

Ensuite, ce livre de vampires ne sort pas de l’ordinaire et ne bouleverse pas les codes du genre. Nous reconnaissons beaucoup ses sources d’inspirations (Twilight, Vampires Diaries, True Blood). Je sais qu’il est difficile d’innover, surtout quand le sujet a été abondamment traité, mais Nine aurait pu tenter de nouvelles approches.

Par exemple, pourquoi les vampires sont-ils toujours riches ? Ne pourrait-on pas créer des créatures sans le sou incapable de comprendre l’économie moderne ? De plus, la relation de haine et de fascination entre Emma et Andrew est prévisible.

Ensuite, le fait que la jeune fille, qui se définit comme quelconque et n’a pas eu d’amis dans sa ville natale, se fasse courtiser par de nombreux garçons, est assez peu crédible voire même agaçant. Ensuite, le contraste entre les deux frères (Andrew, le méchant sanguinaire, qui aime boire le sang des humains, et Matthew, plus gentil, essayant de boire du sang d’animal) n’est pas sans rappeler les frères Stephen et Daimon dans Vampires Diaries. Nine aurait pu se détacher de ces personnalités de base et essayer de les étoffer.

Enfin, je trouve que la romance prend trop de place par rapport au monde des vampires. En effet, même si c'est le tome 1, je trouve que l’on en apprend finalement peu sur ces créatures, nous ne savons pas s’il existe d’autres immortels mis à part Andrew et son frère.
Cependant, la fin a malgré tout réussi à me surprendre.

Même si le roman n’a pas été un coup de cœur, je félicite la booktubeuse d’avoir réussi à publier son premier roman.

Le Pacte d'Emma de Nine Gorman d'Albin Michel.

La chaîne de Nine ici

Le blog de Nine ici

lundi 4 décembre 2017

Tortues à l'infini de John Green


Tortues à l’infini

 

John Green


Tortues à l'infini / John Green


Aza, 18 ans, souffre de troubles de l’anxiété. L’idée d’être contaminée par une maladie la stresse au plus haut point, si bien qu’elle a des difficultés à suivre une conversation ou à entretenir des relations normales avec les autres. Lorsqu’elle est prise dans la spirale de ses pensées, la jeune fille ne peut plus en sortir. Malgré cela, elle a une meilleure amie nommée Daisy, auteur de fanfictions sur Chewbacca et Rey. Cette dernière va l’entraîner dans une enquête mêlant un ancien ami d’enfance, une histoire d’amour assez particulière, un milliardaire en fuite et un tuatara, une créature pouvant vivre jusqu’à un âge avancé.

Ce roman est une excellente surprise. Au départ, je craignais de me retrouver face à une romance classique et peu travaillée, mais John Green sait rendre son histoire captivante.

Pour commencer, les personnages sont vraiment atypiques et attachants. Aza, m’a énormément touchée, j’ai ressenti de la compassion pour elle, en découvrant ses troubles de l’anxiété, qui parasitent sa vie et dont elle peine à se libérer. Nous sentons les efforts qu’elle effectue, sa rage de ne pouvoir être comme les autres.

Daisy, l’amie de la jeune fille est aussi fascinante. Le fait qu’elle écrive des fanfictions sur Chewbacca et Rey, de Star Wars, m’a beaucoup amusée. Ensuite, c’est elle qui amène de l’action dans le roman, rendant l’histoire plus mouvementée. Enfin, malgré le fait qu’elle aime Aza et qu’elle supporte ses crises d’angoisses, il est intéressant d’observer comment elle peut aussi être agacée par la chose. Elle met également son amie devant ses défauts, notamment le fait qu’elle puisse être assez égoïste et centrée sur elle-même. La maladie d’Aza est perçue à la fois de l’intérieur et de l’extérieur, rendant le roman complet et prenant.

David, l’ami d’enfance d’Aza, apporte une touche littéraire et philosophique au roman. Passionné d’astronomie, il tient également un blog où il poste à la fois son ressenti du moment et des citations d’auteurs. Nous percevons sa tristesse, son dégoût et sa fureur à l’égard de son père qui l’a abandonné, sa solitude, car, même s’il est riche et qu’il semble tout posséder, il se sent au fond démuni. Ce n’est pas un jeune homme prétentieux, essayant de dominer les autres, mais un adolescent sensible, ce qui change de la représentation habituelle que l’on peut faire des protagonistes aisés dans les romans Young Adult. Le fait qu’il cherche à comprendre Aza, à accepter ses troubles du comportement, en font un personnage attachant.

L’intrigue est aussi bien menée. L’enquête, qui est le point de départ du livre, ne prend finalement qu’une petite partie de Tortues à l’infini. Mais cela n’a pas d’importance, le plus intéressant est de se pencher sur la vie d’Aza, sa souffrance, les réflexions des adolescents sur le monde qui les entoure, leur rêves, leurs espoirs.

L’un des points qui m’a semblé le plus réussi est la relation entre Aza et David. Ce n’est pas une histoire d’amour passionnée, c’est une relation plus complexe que cela. Elle également très réaliste. Nous le sentons notamment à fin du roman.

Je vous conseille donc chaleureusement le roman de John Green !

Tortues à l'infini John Green publié aux éditions Gallimard Jeunesse.

lundi 27 novembre 2017

Les chroniques lunaires : tome 2 : Scarlet par Marissa Meyer

 Les Chroniques Lunaires : tome 2 : Scarlet

Marissa Meyer

 

 Les chroniques lunaires/ Scarlet / Meyer

 Si vou s n'avez pas lu le tome 1, le lien de mon article se trouve ici.

Scarlet, une jeune marchande de légumes, est bouleversée par la disparition de sa grand-mère, qui s'occupe d'elle depuis son plus jeune âge. Elle va tout mettre en oeuvre pour la retrouver, même s'il lui faut pour cela s'associer au mystérieux Loup, qui semble cacher un lourd secret. Dans le même temps, les autorités recherchent activement une mécanicienne cyborg nommée Linh Cinder, qui s'est échappée de prison. Et si les chemins des deux jeunes filles finissaient par se croiser ? Et qu'en est-il de Levana, la terrible reine de la Lune ? Va-t-elle attaquer la Terre ou renoncer à ses projets ?

Dans ce deuxième tome, l'auteur continue son idée de réécriture de conte. Ici, nous sommes donc face au Petit Chaperon Rouge mêlé à de la dystopie. Ce récit, comme dans le premier tome, présente quelques défauts, mais pourtant, il m'a davantage plu que le tome 1.

Pour commencer, l'héroïne, Scarlet, tout comme Cinder, est attachante. J'ai adoré découvrir son histoire, son univers (ici l'action se situe davantage en France).

L'intrigue m'a également beaucoup plus transportée que dans le tome précédent, les révélations m'ont davantage surprise, même si je pouvais deviner certains points.

Nous retrouvons aussi les protagonistes sympathiques telle que Iko, mais également de nouveaux personnages amusants comme le Capitaine Thorn. La fin nous donne envie de lire la suite. J'ai d'ailleurs apprécié observer notre mécanicienne apprendre à se servir de ses pouvoirs de lunaire. Le fait qu'elle se pose des questions éthiques sur la façon de les utiliser (les lunaires peuvent générer des illusions), nous montre bien que la jeune flle est mature et a le sens des responsabilités.

Seule la romance entre Scarlet et Loup m'a semblée un peu rapide, bien qu'elle m'ait moins agacée que celle entre Cinder et Kai. De plus, les descriptions des personnages, tous merveilleusement séduisants, m'ont fait grincer des dents, rendant le récit moins mature à mon goût. Mais j'ai pu faire abstraction de ces points et ils ne m'ont pas gêné dans ma lecture.

J'ai donc envie de poursuivre cette saga avec le tome 3 Cress.

Les Chroniques Lunaires, tome 2 : Scarlet de Marissa Meyer, publié aux éditions Pocket Jeunesse.

lundi 20 novembre 2017

La petite fille de M. Linh de Philippe Claudel

La petite fille de M. Linh

 Philippe Claudel

 

La Petite fille de M. Linh / Philippe Claudel


Suite à une guerre ayant ravagé son village, M. Linh émigre avec sa petite fille vers un pays lointain, laissant tout ce qu'il connaît derrière lui. Il va devoir apprendre à vivre dans une ville immense, alors qu'il ne parle pas un mot de la langue de son pays d'accueil. Sa principale prioritée est de protéger sa petite fille. M. Linh va avoir affaire à des personnes froides et sans aménité mais également à des êtres doués d'une profonde empathie, notamment un certain M. Blank.

Ce très court roman est une excellente surprise, je ne m'attendais pas du tout à une telle histoire. Nous découvrons à la fois le récit d'une belle amitié, un style très poétique mais nous ressentons aussi une grande tristesse lorsque la vérité sur la petite fille de M. Linh est révélée. Philippe Claudel parvient également à nous faire ressentir la souffrance des immigrants qui doivent quitter leur pays suite à des guerres et les traumatismes qui peuvent en résulter. A découvrir absolument !

La petite fille de M. Linh publié aux éditions Stock.

vendredi 10 novembre 2017

The Help by Kathryn Stockett

The Help

By Kathryn Stockett

 

The help / Kathryn Stockett

 

In 1962, in Jackson, Mississippi, black people and white people are separated. Colored people and white people are not allowed to share toilets, they mustn't get married. But at the same time, Martin Luther King and the NAACP fight for equality between all communities. Could the things change in the South of United States?
That's what hopes Aibeleen, an old black maid who loves taking care of white babies, Minnie, her best friend who has a sharp tongue and Miss Skeeter, a wealthy white woman who wants to write a book about being a black help in Mississippi. But some people are determined to stop them...

I was totally taken by The help. I loved the characters, these women are wonderful, strong and endearing. I was very interested with the maids' everyday life. The link between Aibileen and Mae Mobley, Aibileen's mistress, is very touching. Thanks to her, the little girl is loved, encouraged. I was also stunned by the coldness of Mae Mobley's mother.

Moreover, I loved Minny's strength, her fight to feed her family. Her relationship with her employer, Miss Celia, is very interesting, touching. Even if Minny is annoyed by the woman, she has pity of her.

Finally, I identify with Skeeter, because I dream of being writer too. Furthermore, I appreciated the evolution of this character through the novel. At the beginning, Skeeter is very innocent, naïve, she doesn't realize how her project can be dangerous, for her and the too maids. Then she becomes aware of the risks, but even at this time, she doesn't give up. I loved her determination.

So, read The help! You won't be disappointed!

The help by Kathryn Stockett published by Penguin Books / Editions Actes Sud en français.

The movie's trailer.





mardi 31 octobre 2017

Top 4 des romans à lire pour Halloween !


Top 4 des romans à lire pour Halloween

 

Joyeux Halloween ! Voici quelques livres pour vous mettre dans l'ambiance !

Marche ou crève de Stephen King :


Marche ou crève / Stephen King


Qui a dit que le sport était forcément bon pour la santé ? Dans certains cas extrêmes il peut avoir des effets dévastateurs et parfois même mortels. C’est ce que va découvrir un groupe de 100 jeunes garçons participant à une course bien particulière, La Longue Marche. Le but de l’épreuve est simple : ils doivent marcher sans s’arrêter jusqu’à la ligne d’arrivée. La course dure plusieurs jours et couvre de nombreux kilomètres. Le gagnant peut demander ce qu’il veut et est couvert d’or. Mais les risques sont élevés. En effet, si un des coureurs s’arrête, il dispose de trois avertissements avant de « prendre son ticket », c’est-à-dire être tué.

Dans ce court roman, Stephen King n’est pas dans le genre horrifique mais plutôt angoissant. Si la course peut paraître simple de prime abord, nous nous rendons vite compte que les plus petites douleurs du quotidien telles que les ampoules, les crampes, prennent des proportions effroyables, puisque les coureurs ne peuvent pas s’arrêter. Nous découvrons les personnages de façon très particulière, à travers les souvenirs qui remontent à la surface pendant qu’ils marchent, les questions qu’ils se posent les uns aux autres. C’est un des points les plus étonnants du livre, les protagonistes, malgré le fait qu’ils soient adversaires dans une lutte mortelle, nouent des liens entre eux.

King dépeint notamment la camaraderie qui naît entre Garry et McVries, deux adolescents que nous suivons une grande partie de la course. Ils se sauvent mutuellement la vie à plusieurs reprises. Les relations entre les coureurs sont en général un mélange d’amitié, de brusquerie, de camaraderie et de détresse. Le plus stupéfiant est aussi que de nombreux coureurs ne savent pas véritablement pourquoi ils se sont engagés dans ce jeu mortel. Certains désirent simplement mourir.

La Longue Marche permet aussi de révéler les aspects les plus sombres des candidats, la part de folie qui les habite. La dégradation progressive de certains adolescents, notamment d’Olson, est effrayante. Stephen King nous fait comprendre que ce qui compte dans l’épreuve est autant le mental que le physique. Des personnages qui paraissent résistants au premier abord s’effondrent très vite alors que des garçons frêles mais ayant une parfaite maîtrise de leur stress tiennent très longtemps.

L’auteur parvient aussi à nous décrire brièvement le contexte de son histoire, bien que le plus important soit la course. Nous comprenons que le monde dans lequel évoluent nos héros est une dictature, où les habitants sont surveillés et écoutés par l’Escouade. Le Commandant, une figure mystérieuse et charismatique, incarne la figure du tyran.

La grande force de Marche ou crève est enfin son côté addictif, nous ne pouvons pas cesser de lire ! L’histoire est angoissante et passionnante, parfaite pour Halloween !

Marche ou crève de Stephen King publié aux éditions Le Livre de Poche.


La vidéo de Lemon June sur Marche ou crève :



Zombillénium de Arthur de Pins. (Tome 1 à 3)


Zombillénium / Arthur de Pins
Au premier abord, Zombillénium semble être un parc d’attraction comme les autres, où l’horreur est à l’honneur. Mais les créatures que les visiteurs prennent pour des comédiens sont en réalité de véritables monstres ! Quant au directeur du parc, il n’est autre qu’un vampire. C’est ce que va découvrir un jeune mortel malencontreusement écrasé par ce-dernier puis ramené à la vie. En effet, toutes les personnes ressuscitées par une créature fantastiques doivent travailler à Zombillénium. Mais derrière un simple recrutement pour l’éternité se cache une vérité plus sombre. Et les choses ne s’arrangent pas lorsque le parc est sujet à un remaniement musclé… Vivants, prenez garde !

Cette BD est une excellent surprise ! Elle correspond tout à fait à la période d’Halloween puisqu’elle met scène des créatures telles que des sorcières, des zombies, des vampires, des démons et des fantômes. Elle est idéale pour la jeunesse puisqu’elle ne fait pas peur. Mais elle peut aussi convenir aux adultes car bien que les employés soient des monstres, ils sont sujets au mêmes problèmes que les vivants. En effet, les créatures, et notamment les zombies, demandent des augmentations de salaire, créent des syndicats et manifestent quant ils ne sont pas d’accord avec les décisions de la direction.

A travers les monstres, l’auteur fait une critique et une satire du monde du travail, ce qui est original et innovant dans une bande-dessinée fantastique et pour la jeunesse.

Les personnages sont très attachants. J’ai particulièrement apprécié la sorcière Gretchen que nous suivons en plus du jeune mortel. Elle a un caractère bien trempé, une répartie désarmante et une puissance hors du commun. Sans compter que son père n’est pas n’importe qui… J’ai hâte de la découvrir dans les autres tomes !

Le seul petit bémol est que le tome 3 est paru en 2013 et depuis… plus rien ! J’espère que les prochains vont paraître rapidement… notamment parce qu’un film sort à l’occasion d’Halloween !

Zombillénium de Arthur de Pins publié aux éditions Dupuis.

La bande annonce du film :


L’enfant et le maudit de Nagabe (série en cours, deux tomes parus en VF)

L'enfant et le maudit / Nagabe

Le monde est divisé en deux camps : l’intérieur, où vivent les humains et l’extérieur où vivent d’étranges créatures nommées les maudits. Si un maudit touche un humain, ce dernier se transforme en maudit également. C’est pourquoi ils sont combattus et chassés.

Malgré ce danger, Sheeva, une petite fille humaine, vit avec un maudit qu’elle nomme le professeur. Celui-ci veille sur elle, (en lui interdisant de le toucher), en attendant le retour de sa tante. Mais en réalité, cette-dernière pourrait bien ne jamais revenir… Et qui est l’auteur de la malédiction dont a été victime le professeur ? Enfin, pourquoi Sheeva semble-t-elle ne pas être affectée par la malédiction ?

Ce manga mystérieux, n’est pas effrayant, mais les créatures qui le peuplent, le trait de crayon très sombre et le suspense du récit, en font une lecture idéale pour cette période. La relation qu’entretiennent Sheeva et le professeur est très touchante. Sheeva ne craint pas du tout l’apparence de son ami et est vive, innocente et joyeuse, sans être idiote ou agaçante. Elle sent que son professeur est inquiet, bien qu’il tente de le cacher. C’est également assez amusant de voir une créature telle que lui se plier au désir d’une enfant et fondre devant ses joues roses et ses yeux rieurs.

Malheureusement je trouve que ces deux tomes nous laissent un peu sur notre faim, nous n’en savons pas beaucoup plus sur l’identité du professeur, sur la malédiction, à la fin du tome 2. J’espère que le tome 3 va résoudre nos interrogations !
L'enfant et le maudit publié chez Komikku Editions.


L’affaire Jennifer Jones d’Anne Cassidy.

L'affaire Jennifer Jones / Anne Cassidy

Son histoire a défrayé les chroniques de tout le pays. Son nom a été sur toutes les lèvres, prononcé avec un mélange de fascination, de dégoût et d’effroi. Jennifer Jones, alias JJ a tué sa meilleure amie alors qu’elle n’avait que dix ans. Des questions se succèdent sur toutes les lèvres : comment une enfant de dix ans peut-elle en arriver à commettre un meurtre ? Une fois sa peine purgée, doit-on la laisser sortir de prison ? Peut-elle reprendre une vie normale ?

Sept ans plus tard, Alice Tully vit une existence paisible, avec un petit ami aimant et un travail dans un café. Mais son passé est toujours en elle, avec les remords et la crainte que son identité soit révélée au grand jour.

Ce roman est une bonne lecture. Tout d’abord, l’auteur a l’idée ingénieuse de nous présenter son héroïne de façon à ce que l’on ne sache rien de son passé tortueux, ce qui nous amène à avoir un regard neutre et objectif sur elle. Ensuite, Anne Cassidy parvient à ne pas être dans le cliché de l’enfant malsaine, avec un comportement dérangeant, qui peuple les romans d’horreurs. Jennifer est dépeinte comme une enfant ordinaire, malgré le fait que le milieu dans lequel elle vit ne l’est pas.

Une des forces du roman est que Cassidy effectue des retours en arrière afin de nous présenter l’enfance de son héroïne. Cela permet de poser le contexte dans lequel le meurtre a été réalisé. A travers le point de vue de la fillette, nous comprenons comment elle a pu en arriver à commettre l’irréparable. L’auteur a la qualité de décrire avec subtilité, sans pathos et sans exagération, les rapports difficiles que Jennifer entretient avec sa mère.

Anne Cassidy dépeint aussi avec brio la vie d’Alice Tully, les remords qu’elle peut éprouver, la crainte que tout se sache, l’espoir de mener une vie normale.

Ce roman a un côté addictif, l’auteur instaure une climat de tension qui fait que nous ne pouvons nous empêcher de tourner les pages. Je pense malgré tout qu’elle aurait pu prendre davantage le temps d’approfondir certains passages, comme par exemple détailler davantage les relations de Jennifer avec les parents de la victime…

Enfin, Anne Cassidy a accompli le tour de force de nous faire apprécier une personne que l’on devrait détester.

L’affaire Jennifer Jones est donc une bonne lecture pour découvrir les thrillers et les romans policiers !

L'affaire Jennifer Jones d'Anne Cassidy publié aux éditions Milan.



lundi 23 octobre 2017

Rien ne s'oppose à la nuit de Delphine de Vigan


Rien ne s’oppose à la nuit

 

Delphine de Vigan.

 

Rien ne s'oppose à la nuit / Delphine de Vigan

Lors du suicide de sa mère, Delphine de Vigan ressent le besoin d’écrire sur cette femme mystérieuse, à la fois fragile et puissante, qu’elle a tant aimé. Elle tente de comprendre ce qui a pu pousser Lucille Poirier à choisir cette extrémité, à seulement 60 ans.

L’auteur dresse alors le portrait de sa famille, son histoire, ses joies et ses secrets les plus sombres. Elle essaye de nous décrire la personnalité de Lucille, ses qualités, ses défauts. Delphine de Vigan nous raconte aussi les séjours de sa mère à l’hôpital psychiatrique, ses petits cadeaux qu’elle offrait pour un oui ou pour un non, son investissement dans son métier d'assistante sociale, sa renaissance et ses rechutes occasionnelles.

A travers Rien ne s’oppose à la nuit, nous percevons l’amour que Delphine de Vigan porte à Lucille, sa douleur de n’avoir pu la guérir de ses démons et sa culpabilité de ne pas avoir pu prévoir son suicide.

En plus de l’émouvant récit de la vie de sa mère, l’auteur nous livre entre quelques chapitres ses réflexions à propos du processus d’écriture, des difficultés qu’elle rencontre. En effet, dans Rien ne s’oppose à la nuit, Delphine de Vigan s’attaque à des « secrets de famille », notamment en ce qui concerne le père de Lucille. Elle craint que les siens de lui tournent le dos, lui reprochent de soulever ces questions.

Elle a aussi l’impression de ne pas retranscrire correctement le portrait de Lucille et de traiter les évènements de façon subjective. Cela est très intéressant puisqu’il est rare dans un roman que l’auteur nous présente aussi la trame du livre. Cette particularité est ce qui fait l’originalité de Rien ne s’oppose à la nuit.

Enfin le style très poétique de Delphine de Vigan colle parfaitement avec le thème abordé et achève de faire de  ce roman un coup de cœur !

Rien ne s'oppose à la nuit de Delphine de Vigan publié aux éditions JC Lattès.

lundi 16 octobre 2017

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur d'Harper Lee (suivi de Va et poste une sentinelle)

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur


Harper Lee


Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur / Harper Lee

1930

Scout Finch passe ses journées à inventer des jeux inspirés de la vie de son mystérieux voisin, survivre à l'école, à ses règles strictes et à défier les conventions sociales en portant des salopettes. Mais la vie de la fillette et de son frère Jem va basculer lorsque leur père, un avocat renommé, va accepter de défendre un noir accusé de viol, chose inacceptable dans une ville du sud des Etats-Unis. La famille Finch va devoir faire face aux menaces, aux intimidations, aux moqueries, à la réprobation. Dans ce climat de tension, la justice va-t-elle pouvoir être rendue de façon équitable et impartiale ?

J'ai imméditament été conquise par le récit d'Harper Lee. Scout, avec sa vivacité, son impulsivité, son imagination débordante, m'a charmée ! J'ai adoré suivre ses jeux d'enfants avec son frère et son meilleur ami Deel. Harper Lee décrit avec justesse les légendes que nous pouvons forger au cours notre jeune âge, les défits que nous relevons, les spectacles parfois ridicules que nous pouvons réaliser à l'école. (J'ai ri aux éclats lorsque l'auteur dépeint le magnifique rôle de jambon tenu par Scout dans sa pièce de fin d'année).

Mais Lee a aussi la force extraordinaire de rendre compte de la pesante tradition du sud des Etats-Unis, des tensions raciales qui pouvaient y régner, et de la difficulté de rendre la justice de façon totalement objective. Dans ce contexte, Atticus, le père de Scout, est un personnage incroyable. Il défend son client non pas comme un sous-homme, comme une personne inférieure à lui, mais comme un être à part entière, né avec les mêmes droits que lui !

Il prend le risque de mettre son travail, sa réputation en jeu et même sa vie pour respecter ses convictions et faire ce qui lui semble juste. C'est une figure incroyable, atypique, en avance sur son temps. Il est à la fois un excellent avocat et un père merveilleux, quoique parfois distant.

Harper Lee parvient à écrire un récit rythmé. Même si le procès arrive vers le milieu/la fin du roman, nous ne nous ennuyons pas, au contraire ! La vie quotidienne de la famille, vu par le regard de la petite fille qu'est Scout, permet de planter le décor, de comprendre les mentalités du sud, et surtout, de cerner tous les enjeux de l'affaire qui occupe Atticus.

Outre Scout et son père, d'autres protagonistes sont attachants. Nous pouvons notamment citer Calpurnia, la bonne de la famille, qui veille avec rudesse et amour sur les Finch, le mystérieux Bou Radley qui stimule notre imagination autant que celle des enfants. Même la vieille dame acâriatre du bout de la rue est touchante. Tous les personnages dépeints ont une profondeur, une force, une originalité.


Ce classique est incontournable et m'a véritablement transportée ! Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur est dans la même veine que La couleur des sentiments. C'est un excellent point de vue sur le sud des Etats-Unis des années trente, un coup de coeur à lire absolument !



Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur de Harper Lee aux éditions Le Livre de Poche.


Va et poste une sentinelle.


Va et poste une sentinelle / Harper Lee

Des années après la publication de Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, Harper Lee publie Va et poste une sentinelle en 2015. Ce roman n'est pas la suite, mais une nouvelle histoire avec les mêmes personnages. Nous y suivons Scout, qui a à présent la vingtaine et vit à New York. Elle revient dans la ville de son enfance et retrouve ceux qu'elle connaît complètement changés. Atticus, qui a 70 ans et souffre de rhumatismes, semble vouloir défendre les valeurs traditionnelles du sud. Scout ne peut y croire, son père, si juste, ayant défendu un homme de couleur, ne semble plus si ouvert d'esprit.

Ce roman-ci m'a beaucoup moins convaincu que Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur. Pour commencer, tous les personnages attachants du livre précédent, comme Deel ou Calpurnia, ne sont presque pas évoqués. Nous nous focalisons au contraire sur un protagoniste que nous avons à peine, voir pas du tout, suivi dans L'oiseau moqueur, le petit ami de Scout, Henry. Ce jeune homme n'est pas véritablement creusé en profondeur et je ne me suis pas beaucoup attachée à lui.

Enfin, l'intrigue principale met trop de temps à se mettre en place. Harper Lee effectue beaucoup de flash-back, de retour en arrière, au détriment du présent. Seuls les derniers chapitres du roman nous apportent davantage d'informations et enfin une résolution.

Cette dernière est très troublante, et a fait la valeur du roman aux yeux de la critique. Mais pour moi, elle a, au contraire, gâché l'idée que je me faisais des protagonistes, et même le tome 1. Au vue des révélations, nous ne savons plus comment considérer la morale de Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur. Tout nous semble factice, depuis le plaidoyer d'Atticus jusqu'à la vision de Scout.

Le seul point positif est que la jeune femme, malgré sa vénération pour son père, reconnaît ses torts et défend ses opinions.

Malheureusement Harper Lee n'a pas réussi à me convaincre cette fois-ci, malgré tout, c'est une oeuvre intéressante à lire pour les fans de L'Oiseau Moqueur.

Va et poste une sentinelle par Harper Lee, publié aux éditions publié aux éditions Le Livre de Poche.


lundi 9 octobre 2017

TAG : La Passe-Miroir !

TAG : La Passe-Miroir

 

Durant l'été, la booktubeuse Bulledop a diffusé sur sa chaîne un TAG spécial La Passe-Miroir. Etant une fan inconditionnelle de cette série, j'ai décidé de le reprendre, un peu plus tard que prévu, afin d'entammer en douceur l'automne et la rentrée ! (Et prouver une fois encore mon attachement total à l'univers de Christelle Dabos).

Ton personnage masculin préféré ? Plutôt team Thorn ou team Archibald ?

Thorn VS Archibald
Thorn par KiraMizuno, Archibald, image trouvée sur Pinterest.

Thorn est un personnage atypique, de par son côté froid, rigide, mais également par son sens de la justice, sa droiture et son côté humain que nous sentons transparaître avec l'évolution de ses sentiments pour Ophélie. Ce protagoniste est l'une des raisons qui font que j'adore la série de Christelle Dabos. Il peut nous agacer, nous fasciner, nous toucher, bref, nous faire passer par toutes sortes d'émotions en quelques pages !

Archibald aussi est attachant ! Sous ses airs de libertin se cache en réalité un homme rongé par l'ennui et qui se noie dans les plaisirs pour oublier sa solitude.

Malgré cela, je suis de la "team Thorn" puisque ce-dernier m'a beaucoup plus charmé qu'Archibald.


Dans quelle arche vivrais-tu?


Anima
Anima, image trouvée sur le site de Lilybus aux mille feuilles

Même si cette arche peut paraître morne et trop tranquille, je me verrais bien vivre sur l'arche d'Anima. En effet, je suis trop souvent sujette aux rhumes pour espérer survivre au Pôle et l'arche de Babel est horriblement codifiée pour moi. Bien qu'Anima n'ait pas que des bons côtés, j'adorerais voir les archives du grand-oncle d'Ophélie, découvrir l'observatoir d'Artémis et bien sûr le musée que tient notre héroïne !


Si tu étais un objet, que serais-tu ?


Montre à gousset de Thorn

Question difficile ! En effet, mon coeur est déchiré entre deux objets : l'écharpe d'Ophélie et la montre de Thorn ! Après réflexion, je choisirais la montre de Thorn, puisqu'elle m'a marquée dans le tome 1 et joue un rôle capital par la suite ! Sans compter qu'esthétiquement, l'objet est magnifique, et qu'il est toujours bon d'avoir un peu de Thorn avec soi  !


Quelle couverture de la série est ta préférée ?


La Passe-Miroir/ Tome 1 : Les fiancés de l'hiver de Christelle Dabos

Les couvertures de la série sont toutes magnifiques ! Cependant, je fonds littéralement pour la première, car la citacielle est sublime ! De plus, le tome 1 est celui que j'ai le plus relu, sa couverture a donc une valeur particulière à mes yeux.


Quel pouvoir familial aimerais-tu avoir ?


Image tirée du site de Christelle Dabos

Même si ce pouvoir familial paraît contraignant de prime abord, (rendez-vous compte, on doit porter des gants en été), j'aimerais posséder le talent de liseuse d'Ophélie. J'adorerais percer le mystère des objets qui m'entourent, notamment des oeuvres historiques ! Cependant, je ne suis pas sûre de surveiller scrupuleusement le règlement  des liseurs ! Attention, ne laissez pas traîner vos bibelots n'importe où !


 
De quelle couleur imagines-tu l'écharpe ?


Multicolore, avec du rouge, du jaune, du vert, du blanc, du violet et des fanfreluches !


Si tu devais être un personnage, lequel choisirais-tu ?

Ophélie, image trouvée sur Pinterest

Je m'identifie sans hésiter à Ophélie, notamment à la jeune fille timide et maladroite du tome 1 ! Sa voix basse et son air réservé me correspondent tout à fait !


Si Ophélie ne porterait pas d'écharpe, qu'est-ce que se serait comme vêtement ?



Un pull large et bien chaud !


Des esprits de famille que l'on connaît, lequel préfères-tu et auquel t'identifies-tu le plus ?


Artémis par KiraMizuno


Artémis m'a fascinée dès le tome 1, Farouk m'a agacée et émue. Je pense que je m'identifirais à Artémis parce qu'elle a un peu trop tendance à avoir la tête dans les nuages !


Passe-miroir ou liseuse ?

Ophélie par KiraMizuno
Liseuse bien sûr !




 La vidéo de Bulledop :

Le site de Christelle Dabos ici


lundi 2 octobre 2017

Reine d'Egypte de Chie Inudoh


Reine d’Egypte

 

Chie Inudoh

 

(Tome 1 et 2 série en cours)

 

Reine d'Egypte tome 1 et 2 / Chie Inudoh

Dans l’Antiquité, en Egypte, le pouvoir royal est traditionnellement transmis par la reine. Cependant dans les faits, la femme doit être soumise au Pharaon et n’a pas d’autre rôle que celui de donner des héritiers au royaume. Mais Chepsu, l’héritière du trône, ne l’entend pas de cette oreille et est bien décidée à prouver qu’elle est capable de gouverner aussi bien qu’un homme.

Aussi, lorsqu’elle est enfin couronnée, elle tente de donner de nouvelles idées pour améliorer la vie des ses sujets. Mais son demi-frère le pharaon, un être irascible et brutal, veut absolument dominer la jeune femme et mater son tempérament rebelle.

En montant sur le trône, Chepsu va devoir faire face à des ennemis déterminés tels que les prêtres ou les courtisanes, mais va également rencontrer des personnes merveilleuses comme une danseuse ou un mystérieux scribe.

L’héroïne est attachante, drôle et dynamique. J’ai particulièrement apprécié son caractère volontaire. Le côté féministe du manga m’a également beaucoup plu. Nous avons une idée de la difficulté qu’avaient les femmes à avoir une place dans la société.

Le trait de crayon de Chie Inudoh est très agréable, elle prend beaucoup de soin à dessiner les motifs et les différentes tenues de ses personnages.

Les nombreux plans sur les décolletés et la poitrine des différentes femmes m'ont cependant agacée. Pour un manga présentant un protagoniste fort et décidé à défendre la cause des femmes, dessiner des héroïnes en petite tenue décrédibilise quelque peu le message. En effet, nous avons l’impression que certains personnages de l’histoire n’existent que par leurs atouts…

Malgré cela, l’histoire est prenante et j'ai hâte de connaître la suite !


Reine d’Egypte de Chie Inudoh publié aux éditions Ki-oon.

lundi 25 septembre 2017

Le Cercle de Dave Eggers


Le Cercle

 

Dave Eggers


Le Cercle / Dave Eggers

Mae Hollande se languit dans la boîte minable où elle travaille. C’est pourquoi lorsque son amie Annie lui propose un emploi au Cercle, une société spécialisée dans la communication et les réseaux sociaux, elle accepte avec joie.

La jeune femme occupe d’abord un poste dans le Service Client où elle doit répondre le plus rapidement possible à des demandes en tous genres, puis elle monte progressivement en grade et aide à élaborer divers projets tels que Démopower, un système permettant de voter en temps réel. Elle adopte le principe de la Transparence et accepte d’être filmée vingt-quatre heures sur vingt-quatre par une caméra diffusant les images en direct sur Internet.

Bientôt, toute la population pourrait bien être sous le contrôle du Cercle. Mae va-t-elle aider l’entreprise à atteindre la Complétude ou écoutera-t-elle les avertissements de son ex-petit ami Mercer et du mystérieux Kalden ?

J’ai beaucoup aimé le roman de James Eggers. Tout d’abord, le récit se déroule à notre époque, ce qui est plutôt rare dans une dystopie. Nous assistons à la création de ce qui pourrait bien devenir une dictature, si le Cercle parvenait à mettre ses projets à exécution.

L’auteur instaure une ambiance assez stressante, notamment lorsque nous suivons la vie de Mae au travail. Les dirigeants de l’entreprise demandent à leurs employés une somme d’efforts considérables : ils doivent pouvoir gérer de nombreuses demandes en même temps. Sans compter qu’en plus de leurs tâches quotidiennes, ils sont fortement incités à participer aux activités organisées par le Cercle le week-end. Au final, les travailleurs ne trouvent plus de raisons de quitter leur entreprise et dorment dans de luxueux dortoirs prévus à cet effet.

Le personnage de Mae est également très intéressant. Cette jeune femme est ambitieuse et désire que tout soit ordonné, elle aime être vue et appréciée, c’est pour cela qu’elle adhère facilement à la philosophie du Cercle qui désire tout rendre visible, comme le prouve l’un de ses slogans : « les secrets sont des mensonges ».

/!\Je vais développer davantage mes pensées sur le personnage de Mae, je vous conseille donc de sauter ce passage si vous n'avez pas lu le livre.

L’héroïne fait vraiment le sel de ce roman. En effet, il est rare de voir dans une dystopie un protagoniste qui ne se rebelle pas contre le système mais au contraire le soutien et le perfectionne. La jeune femme a un caractère complexe, elle dégage à la fois une certaine candeur, mais dans le même temps elle est débordante d’ambition. Quand elle était petite, Mae a été négligée par ses parents, puis elle s’est ennuyée dans l’entreprise dans laquelle elle exerçait avant d’entrer au Cercle. Elle est donc débordante d’envie, de projets, elle désire faire ses preuves.

Mae a aussi tendance à ne pas prendre en compte les doutes et les remarques des autres : elle méprise son ex-petit ami Mercer lorsqu’il tente de lui montrer la perversité du Cercle, elle n’écoute pas les doutes de ses parents qui ne veulent plus être filmés vingt-quatre heures sur vingt-quatre comme elle.
D’ailleurs, lorsque le jeune homme finit par se suicider faute de pouvoir échapper à la surveillance de la boîte, elle ne ressent que peu de tristesse. Elle parvient avec facilité à s’auto convaincre qu’elle agit pour le mieux ! Mae se compare même à une présidente, en effet, elle explique que le fait d’être filmée en permanence lui impose un contrôle sur elle-même et lui donne aussi du pouvoir.

Enfin, la fin du roman nous montre bien le vrai visage de la jeune femme : elle trahit Kalden, le mystérieux collègue qui désire empêcher le Cercle de prendre le contrôle du monde, en le dénonçant à ses supérieurs.

/!\ Fin de la partie spoilers

Les dernières pages du livre sont proprement terrifiantes.

Le Cercle de Dave Eggers publié aux éditions Gallimard.

Le Cercle a été adapté en film avec dans le rôle de Mae l’actrice Emma Watson. Si le jeu de la jeune femme est bon, les scénaristes ont fait planer une ambiguïté inutile sur le personnage de Mae. En effet, nous avons l’impression que, au cinéma, l'héroïne va se révolter contre le système, alors que dans le roman au contraire, elle se persuade tout au long du livre que ce qu’elle fait est la bonne décision. A cause de ce flou autour du personnage, la fin du film paraît étrange et illogique.

De plus, de légers changements sont effectués au niveau de l’apparition de certains personnages notamment de Mercer. Ces modifications peuvent sembler anodines mais changent considérablement la perception du récit et des protagonistes. Le film est donc plutôt une déception.


lundi 18 septembre 2017

Une semaine de philosophie de Charles Pépin


Une semaine de philosophie

 

Charles Pépin

 

Une semaine de philosophie / Charles PépinLa philosophie est une matière que nous abordons avec plus ou moins d’appréhension, notamment lorsque l’on est en terminale L. Allons nous parvenir à nous passionner pour les textes des Anciens ? Comprendrons-nous leur raisonnement ? Le livre de Charles Pépin nous permet de nous initier en douceur à cette matière.

Il se divise en sept parties pour les sept jours de la semaine. A chaque fois, l’auteur s’interroge sur un thème particulier et expose ses idées en trois parties qui respectent le principe de la dissertation de philosophie classique : thèse, antithèse, synthèse. Les questions sont intéressantes et amènent à réfléchir. Nous pouvons notamment citer « La démocratie est-elle le meilleur des régimes ? » ou « Comment se préparer à mourir ? »

Ce livre aborde tous les sujets phares de la philosophie : la mort, Dieu, la démocratie, le pouvoir, la beauté…

A travers ses raisonnements, Charles Pépin nous invite à nous dépasser, à nous questionner, à croire en nous et à tirer une leçon des évènements du passé. L’auteur fait aussi bien référence à des personnages antiques tels que Socrate ou Platon sans oublier des penseurs plus modernes comme Nietzsche ou Freud. Nous avons donc deux types de point de vues, ce qui permet d’élargir nos horizons.

Afin de mieux apprécier ma lecture, j’ai décidé de jouer le jeu de Pépin et de lire une partie par jour. Grâce à cela j’ai trouvé le livre plus « digeste ». Une semaine de philosophie est donc un bon moyen de commencer à étudier cette matière et je le conseille fortement à tous ceux qui vont entrer en Terminale.
  
Une semaine de philosophie de Charles Pépin publié aux éditions J'ai lu.

vendredi 15 septembre 2017

Louise de Stéphanie Demasse-Pottier et Magali Dulain





Louise

 

Stéphanie Demasse-Pottier (histoire)

 

Magali Dulain (illustrations)

 

 

Louise/ Stéphanie Demasse-Pottier / Magali DulainAux yeux de tous ses camarades de classe, Louise semble être une personne forte et sûre d’elle, mais en réalité la fillette se sent très seule. La rencontre d’une autre enfant prénommée elle aussi Louise pourrait tout faire basculer….

A travers cette histoire très courte, l’auteur parvient à décrire à la fois la solitude que l’on peut ressentir dans sa jeunesse et les secrets que l’on garde au fond de son cœur, en attendant de rencontrer un ou une Ami(e) avec un grand A

Le style de Stéphanie Demasse-Pottier est à la fois fluide et poétique, très délicat et subtil. Elle laisse une part d’intimité à ses personnages, ce qui n’est pas frustrant, au contraire, nous avons l’impression d’être dans le récit et d’observer les enfants de loin, en écoutant quelqu’un nous raconter leur histoire.


Nous nous sentons véritablement inclus dans le récit.

Ce texte est une petite pépite qui ravira les plus jeunes comme les grands.

Illustration Louise / Magali Dulain

Les illustrations de Magali Dulain s’accordent à merveille avec l’histoire, le trait de crayon, simple et presque enfantin permet de faire le lien avec le jeune âge de l’héroïne. Nous avons souvent le sentiment que les dessins sont réalisés par Louise elle-même.

Illustration Louise/ Magali Dulain


Une excellente découverte !

Louise de Stéphanie Demasse-Pottier et Magali Dulain publié aux éditions L’Etagère Du Bas.

Le blog de l'auteure : http://lenanouck.blogspot.fr/

lundi 11 septembre 2017

Hugo de la nuit de Bertrand Santini


Hugo de la nuit

 

Bertrand Santini

 

Hugo de la nuit / Bertrand Santini

 

Quelle pourrait être la chose la plus incroyable qui puisse vous arriver le jour de votre anniversaire ? Recevoir le cadeau dont vous avez toujours rêvé ? Que vos amis débarquent par surprise au beau milieu de la fête ? Pour Hugo Grimmons, ce sera de se noyer la veille de ses douze ans et de se réveiller parmi les morts du cimetière non loin de chez lui.

Les défunts sont beaucoup plus serviables que les vivants et ensemble, ils vont tenter d’empêcher leur sépulture de tomber aux mains de personnages avides de déterrer un gisement de pétrole se trouvant juste en dessous.

Ce très court roman est une bonne surprise ! Si l’intrigue est davantage pour la jeunesse, elle est malgré tout prenante et nous nous attachons vite aux personnages. J’ai apprécié les fantômes du cimetière, notamment Cornille, un ancien botaniste et Gertrude, une fillette de sept ans qu’Hugo ne laisse pas indifférent.

Les parents du jeune garçon sont également attachants. La mère, une romancière reconnue, m’a beaucoup plu. Elle doit son succès à un heureux coup du sort, (une star de la chanson a assommé une de ses fans avec un exemplaire de son oeuvre. Le public s’est empressé de se procurer le livre afin de reproduire le geste de leur idole). Nous pouvons penser que l’auteur souligne avec autodérision combien la renommée peut être soudaine et éphémère. (Alors que la stupidité de certains fans est sans limite).

L’histoire est également bien rythmée, les actions s’enchaînent à une vitesse vertigineuse, saupoudrées d’une bonne dose d’humour qui donnent aux esprits un côté très sympathique ! Il est également bon de noter le côté engagé de Bertrand Santini. En effet, les Grimmons veulent empêcher le cimetière d’être détruit afin d’y extraire du pétrole. Cela donne une portée écologique au roman.

L’auteur parvient à instaurer du suspense et la fin de ce conte m’a bluffée ! Pour des enfants qui désirent découvrir le monde du fantastique, je trouve qu’Hugo de la nuit est un bon moyen de débuter, quant aux plus grands, ils pourront s’ils le souhaitent se plonger dans une aventure agréable qui les fera sourire.

La magnifique couverture des éditions Grasset ne peut que vous décider !

Hugo de la Nuit de Bertrand Santini publié aux éditions Grasset Jeunesse.

mercredi 6 septembre 2017

La cité des miroirs de Justin Cronin


La cité des miroirs

 

Justin Cronin

 

(Tome 3 du Passage)





Dans le tome 1 du Passage, Peter, Amy et leurs amis arrivent à vaincre le terrible virul Babcock.
Dans le tome 2, ils parviennent à se débarrasser des onze viruls originels, provoquant ainsi la mort de leur Multitude.

Cette fois-ci, ils vont devoir combattre un ennemi plus terrible encore : Zéro, le premier virul, plus puissant que tous ceux qu’ils ont déjà eu à affronter. Mais comment faire, une fois encore, nos héros semblent dispersés aux quatre vents. Amy a disparu depuis le soir où ils ont vaincu les douze, laissant Peter fou de douleur. Alicia doit se remettre de la mort de sa fille, Rose. Michael se lance dans des projets fous pour oublier sa peine. Quant à Sarah, elle a à présent une famille à protéger. Une fois de plus cependant, nos héros iront au devant de leur destin.

Justin Cronin signe un tome 3 magistral et qui conclut magnifiquement la série. Comme toujours il sait parfaitement doser les scènes d’actions et les scènes explicatives. Le roman est prenant, nous ne parvenons pas à nous arrêter de lire. Nous avons le même plaisir à suivre nos personnages favoris, sans compter que nous nous penchons davantage sur d’autres protagonistes tels que Caleb, le fils adoptif de Peter ou bien les enfants de Sarah. Comme à son habitude l’auteur parvient habilement à réunir ses héros alors que tout semble fait pour les séparer.

Le vrai point fort de La Cité des Miroirs est que nous avons également le point de vue du grand méchant du roman, Zéro. Nous en apprenons plus sur son passé, son enfance, sa vie avant de devenir un monstre. Nous découvrons comment et pourquoi il s’est retrouvé cobaye d’une expérience gouvernementale.

L’auteur nous livre aussi d’autres éléments sur la mystérieuse Amy et nous prenons plaisir à voir évoluer ses relations avec les autres, particulièrement avec Peter.

La fin du livre est à la fois triste et belle car chaque protagoniste trouve à sa manière une sorte de rédemption, de paix. Amy notamment peut enfin raconter son histoire. Nous qui la suivons depuis son plus jeune âge, nous en éprouvons un soulagement et une joie.

Sans compter que nous avons enfin une explication sur les différents annotations que nous pouvons trouver au début de certains chapitres, (les cartes ou les extraits du journal de Sarah notamment).

Cette série restera longtemps dans ma mémoire et j’éprouve un pincement au cœur à l’idée de ne plus jamais suivre les aventures d’Amy, Peter, Alicia et les autres. Justin Cronin est parvenu à créer des héros si réalistes, un univers si riche et une intrigue si prenante que nous avons l’impression d’avoir vécu l’aventure avec les personnages. Nous les avons suivis depuis Le Passage jusqu’à La cité des miroirs, nous les avons vu grandir, se mettre en danger, commettre des erreurs, changer. Lorsque l’on referme cet ultime tome, c’est comme si nous disions au revoir à des êtres chers.

Mes articles sur les deux tomes précédents : ici  et

La cité des miroirs de Justin Cronin publié aux éditions Robert Laffont.

lundi 4 septembre 2017

Sommeil d'Haruki Murakami (Illustrations de Kat Menschik)


Sommeil

 

Haruki Murakami

 Illustrations de Kat Menschik

Sommeil / Murakami

 

Quel est le piment de notre vie ? Notre travail ? Notre famille ? Nos amis ? Une passion ? A première vue, l’existence de l’héroïne anonyme que nous suivons dans cette nouvelle est plutôt heureuse, son mari a un métier stable, son fils est sage et affectueux. Mais en réalité, elle effectue ses tâches quotidiennes comme un automate et ses journées sont mornes et sans saveurs. Tout bascule lorsque la jeune femme est frappée d’une étrange maladie : elle n’a plus besoin de dormir. Et si cela était pour elle l’occasion de redonner du piment à sa vie ? Un seul moyen pour cela : la lecture !

Pour commencer, il faut savoir que Sommeil est une nouvelle relativement courte. Malgré tout, l’auteur parvient à nous transmettre de façon très  poétique la monotonie initiale de la vie de l’héroïne et sa renaissance grâce à la lecture.

Murakami nous transmet le plaisir de la lecture, notamment par l’évocation de petits détails : des choses que l’on retrouve entre les pages d’un livre que l’on n’a pas lu depuis longtemps et qui nous rappellent des souvenirs, le plaisir de dévorer un roman sans jamais s’arrêter, que des personnages puissent nous habiter au point que l’on y pense très fréquemment au cours de notre journée. (Attention, l’héroïne lit Anna Kaérine et nous livre ses impressions, il peut y donc avoir des spoilers).

Haruki Murakami décrit aussi avec brio la relation étonnante qu’entretient notre héroïne avec son mari. Alors qu’elle revit à travers la lecture, elle se rend compte qu’elle n’éprouve que très peu d’affection pour celui avec qui elle partage sa vie. D’ailleurs, elle se demande souvent pourquoi elle l’a épousé. L’autre aspect surprenant de Sommeil est que les proches de la jeune femme ne se rendent compte de rien. En effet, le jour, elle décide de vaquer à ses occupations comme à l’ordinaire.

Cela donne un côté fantastique au récit et illustre de façon poignante combien les hommes vivent les uns à côté des autres, sans chercher à se connaître véritablement. Alors que l’époux de notre héroïne pourrait partager une nouvelle passion avec sa femme, il ne s’étonne même pas du fait qu’elle recommence à lire bien qu’elle ait arrêté dès le début de leur mariage. L’auteur dénonce donc une forme d’égocentrisme qui peut parfois se retrouver au sein même des familles.

La particularité de cette nouvelle, outre son ton poétique est le fait qu’elle soit illustrée. Les dessins, assez oniriques, nous plongent dans l’ambiance et ajoutent un plus au récit.

Illustrations de Kat Menschik (Sommeil / Murakami)


Le seul petit bémol est que j’ai trouvé la fin du récit assez abrupte, nous laissant sur notre faim, mais c’est souvent le cas dans les histoires courtes. Nous pouvons y voir une métaphore qui indique que le sursis que la jeune femme avait par sa capacité à ne pas dormir est terminé. Elle doit donc payer une compensation.


Illustrations de Kat Menschik (Sommeil / Murakami)

Sommeil est un bon moyen de s’initier à l’univers d’Haruki Murakami avant de se lancer dans un de ses romans, comme par exemple L’incoloreTsukuru Tasaki et ses années de pèlerinage.

Illustrations de Kat Menschik (Sommeil / Murakami)

 Sommeil d'Haruki Murakami publié aux éditions Belfond.
 

Découvrez la lecture en directe de Lemon June :