Depuis toujours, Laurent se sent femme au fond de lui. Ne
voulant pas écouter cette facette de lui-même, il n’en touche pas un mot à son épouse Solange ou à ses deux enfants et va danser au Zanzibar, un lieu où se
retrouvent d’autres transsexuels. Mais une petite erreur fera basculer toute son existence…
J’avais très envie de découvrir Point Cardinal car je n'avais jamais lu de romans évoquant la transsexualité. Je
n’ai pas été déçue. Léonor De Récondo décrit avec beaucoup de justesse les
doutes qu’éprouve Laurent, son impression de ne pas être normal. Elle nous
montre également combien la transsexualité est méconnue et qu’il existe très peu
de psychologues aptes à conseiller et à orienter les personnes concernées.
L’auteure peut aussi utiliser une écriture tranchante et un
langage très cru pour nous décrire les réactions parfois hostiles des proches
de Laurent. L’évolution de Sophie, qui passe peu à peu de la stupéfaction au rejet, puis finalement à un début d'acceptation, est intéressante et réaliste. De même le comportement des enfants est aussi instructif et là encore fidèle à la réalité.
Enfin les chapitres sont très courts ce qui rend la lecture
rapide et agréable, j’ai dévoré le livre en quelques jours à peine.
Point Cardinal de Léonor De Récondo publié aux éditions Sabine Wespieser
Emma, une jeune fille de 21 ans, souffre d’une maladie
incurable qu’elle surnomme Becky. Alors qu’elle se sait condamnée, elle décide
de se rendre à New York, la ville de tous les possibles. Là, elle devient
assistante du célèbre Andrew Anderson, un jeune homme à la tête d’une immense
entreprise spécialisée dans le sang synthétique. Mais le PDG a un terrible
secret… et si ce-dernier pouvait aider Emma à guérir ?
Le plus difficile, lorsque l’on critique un livre, est de ne
pas tenir compte de l’affection que l’on éprouve pour l’auteure. Nine Gorman est
en effet une booktubeuse que j’apprécie beaucoup. Malheureusement, on ne peut
pas dire que son livre soit un coup de cœur.
Ce roman traite de vampires, nous le comprenons assez rapidement
dès le début de l’intrigue.
Avant d’aborder les points qui m’ont dérangée, je
vais lister ce qui m’a plu dans Le Pacte d’Emma. Tout d’abord, j’ai bien
aimé que l’action se déroule à New York et l’idée que le vampire dirige une
grande entreprise. De plus, le personnage d’Andrew, est plutôt sympathique et
assez drôle.
Cependant, ma lecture a été gâchée par plusieurs aspects.
Premièrement, j’ai trouvé que le pacte qu’Emma passe avec Andrew est rapidement relégué au second plan, éclipsé par la romance. J’ai
trouvé ce choix regrettable, j’espérais que la jeune fille tenterait davantage
de négocier ou que l’on y reviendrait plus souvent au fil de l’histoire.
Ensuite, ce livre de vampires ne sort pas de l’ordinaire et
ne bouleverse pas les codes du genre. Nous reconnaissons beaucoup ses sources
d’inspirations (Twilight, Vampires Diaries, True Blood). Je sais qu’il
est difficile d’innover, surtout quand le sujet a été abondamment traité, mais
Nine aurait pu tenter de nouvelles approches.
Par exemple, pourquoi les vampires sont-ils toujours
riches ? Ne pourrait-on pas créer des créatures sans le sou incapable de
comprendre l’économie moderne ? De plus, la relation de haine et de
fascination entre Emma et Andrew est prévisible.
Ensuite, le fait que la jeune fille, qui se définit comme quelconque
et n’a pas eu d’amis dans sa ville natale, se fasse courtiser par de nombreux
garçons, est assez peu crédible voire même agaçant. Ensuite, le contraste entre
les deux frères (Andrew, le méchant sanguinaire, qui aime boire le sang des
humains, et Matthew, plus gentil, essayant de boire du sang d’animal) n’est pas
sans rappeler les frères Stephen et Daimon dans Vampires Diaries. Nine
aurait pu se détacher de ces personnalités de base et essayer de les étoffer.
Enfin, je trouve que la romance prend trop de place par
rapport au monde des vampires. En effet, même si c'est le
tome 1, je trouve que l’on en apprend finalement peu sur ces créatures, nous ne
savons pas s’il existe d’autres immortels mis à part Andrew et son frère.
Cependant, la fin a malgré tout réussi à me surprendre.
Même si le roman n’a pas été un coup de cœur, je félicite la
booktubeuse d’avoir réussi à publier son premier roman.
Aza, 18 ans, souffre de troubles de l’anxiété. L’idée d’être
contaminée par une maladie la stresse au plus haut point, si bien qu’elle a des difficultés à
suivre une conversation ou à entretenir des relations normales avec les autres.
Lorsqu’elle est prise dans la spirale de ses pensées, la jeune fille ne peut
plus en sortir. Malgré cela, elle a une meilleure amie nommée Daisy, auteur de
fanfictions sur Chewbacca et Rey. Cette dernière va l’entraîner dans une
enquête mêlant un ancien ami d’enfance, une histoire d’amour assez
particulière, un milliardaire en fuite et un tuatara, une créature pouvant
vivre jusqu’à un âge avancé.
Ce roman est une excellente surprise. Au départ, je
craignais de me retrouver face à une romance classique et peu travaillée, mais
John Green sait rendre son histoire captivante.
Pour commencer, les personnages sont vraiment atypiques et
attachants. Aza, m’a énormément touchée, j’ai ressenti de la compassion pour
elle, en découvrant ses troubles de l’anxiété, qui parasitent sa vie et dont
elle peine à se libérer. Nous sentons les efforts qu’elle effectue, sa rage de
ne pouvoir être comme les autres.
Daisy, l’amie de la jeune fille est aussi fascinante. Le
fait qu’elle écrive des fanfictions sur Chewbacca et Rey, de Star Wars, m’a
beaucoup amusée. Ensuite, c’est elle qui amène de l’action dans le roman,
rendant l’histoire plus mouvementée. Enfin, malgré le fait qu’elle aime Aza et
qu’elle supporte ses crises d’angoisses, il est intéressant d’observer comment
elle peut aussi être agacée par la chose. Elle met également son amie devant
ses défauts, notamment le fait qu’elle puisse être assez égoïste et centrée sur
elle-même. La maladie d’Aza est perçue à la fois de l’intérieur et de
l’extérieur, rendant le roman complet et prenant.
David, l’ami d’enfance d’Aza, apporte une touche littéraire
et philosophique au roman. Passionné d’astronomie, il tient également un blog
où il poste à la fois son ressenti du moment et des citations d’auteurs. Nous percevons sa tristesse, son dégoût et sa fureur à l’égard de son père qui l’a
abandonné, sa solitude, car, même s’il est riche et qu’il semble tout posséder,
il se sent au fond démuni. Ce n’est pas un jeune homme prétentieux, essayant
de dominer les autres, mais un adolescent sensible, ce qui change de la
représentation habituelle que l’on peut faire des protagonistes aisés dans les
romans Young Adult. Le fait qu’il cherche à comprendre Aza, à accepter ses
troubles du comportement, en font un personnage attachant.
L’intrigue est aussi bien menée. L’enquête, qui est le point
de départ du livre, ne prend finalement qu’une petite partie de Tortues à
l’infini. Mais cela n’a pas d’importance, le plus intéressant est de se
pencher sur la vie d’Aza, sa souffrance, les réflexions des adolescents sur le
monde qui les entoure, leur rêves, leurs espoirs.
L’un des points qui m’a semblé le plus réussi est la
relation entre Aza et David. Ce n’est pas une histoire d’amour passionnée,
c’est une relation plus complexe que cela. Elle également très réaliste. Nous
le sentons notamment à fin du roman.
Je vous conseille donc chaleureusement le roman de John
Green !
Tortues à l'infini John Green publié aux éditions Gallimard Jeunesse.
Si vou s n'avez pas lu le tome 1, le lien de mon article se trouve ici.
Scarlet, une jeune marchande de légumes, est bouleversée par la disparition de sa grand-mère, qui s'occupe d'elle depuis son plus jeune âge. Elle va tout mettre en oeuvre pour la retrouver, même s'il lui faut pour cela s'associer au mystérieux Loup, qui semble cacher un lourd secret. Dans le même temps, les autorités recherchent activement une mécanicienne cyborg nommée Linh Cinder, qui s'est échappée de prison. Et si les chemins des deux jeunes filles finissaient par se croiser ? Et qu'en est-il de Levana, la terrible reine de la Lune ? Va-t-elle attaquer la Terre ou renoncer à ses projets ?
Dans ce deuxième tome, l'auteur continue son idée de réécriture de conte. Ici, nous sommes donc face au Petit Chaperon Rouge mêlé à de la dystopie. Ce récit, comme dans le premier tome, présente quelques défauts, mais pourtant, il m'a davantage plu que le tome 1.
Pour commencer, l'héroïne, Scarlet, tout comme Cinder, est attachante. J'ai adoré découvrir son histoire, son univers (ici l'action se situe davantage en France).
L'intrigue m'a également beaucoup plus transportée que dans le tome précédent, les révélations m'ont davantage surprise, même si je pouvais deviner certains points.
Nous retrouvons aussi les protagonistes sympathiques telle que Iko, mais également de nouveaux personnages amusants comme le Capitaine Thorn. La fin nous donne envie de lire la suite. J'ai d'ailleurs apprécié observer notre mécanicienne apprendre à se servir de ses pouvoirs de lunaire. Le fait qu'elle se pose des questions éthiques sur la façon de les utiliser (les lunaires peuvent générer des illusions), nous montre bien que la jeune flle est mature et a le sens des responsabilités.
Seule la romance entre Scarlet et Loup m'a semblée un peu rapide, bien qu'elle m'ait moins agacée que celle entre Cinder et Kai. De plus, les descriptions des personnages, tous merveilleusement séduisants, m'ont fait grincer des dents, rendant le récit moins mature à mon goût. Mais j'ai pu faire abstraction de ces points et ils ne m'ont pas gêné dans ma lecture.
J'ai donc envie de poursuivre cette saga avec le tome 3 Cress.
Les Chroniques Lunaires, tome 2 : Scarlet de Marissa Meyer, publié aux éditions Pocket Jeunesse.
Suite à une guerre ayant ravagé son village, M. Linh émigre avec sa petite fille vers un pays lointain, laissant tout ce qu'il connaît derrière lui. Il va devoir apprendre à vivre dans une ville immense, alors qu'il ne parle pas un mot de la langue de son pays d'accueil. Sa principale prioritée est de protéger sa petite fille. M. Linh va avoir affaire à des personnes froides et sans aménité mais également à des êtres doués d'une profonde empathie, notamment un certain M. Blank.
Ce très court roman est une excellente surprise, je ne m'attendais pas du tout à une telle histoire. Nous découvrons à la fois le récit d'une belle amitié, un style très poétique mais nous ressentons aussi une grande tristesse lorsque la vérité sur la petite fille de M. Linh est révélée. Philippe Claudel parvient également à nous faire ressentir la souffrance des immigrants qui doivent quitter leur pays suite à des guerres et les traumatismes qui peuvent en résulter. A découvrir absolument !
La petite fille de M. Linh publié aux éditions Stock.
In 1962, in Jackson, Mississippi, black people and white people are separated. Colored people and white people are not allowed to share toilets, they mustn't get married. But at the same time, Martin Luther King and the NAACP fight for equality between all communities. Could the things change in the South of United States?
That's what hopes Aibeleen, an old black maid who loves taking care of white babies, Minnie, her best friend who has a sharp tongue and Miss Skeeter, a wealthy white woman who wants to write a book about being a black help in Mississippi. But some people are determined to stop them...
I was totally taken by The help. I loved the characters, these women are wonderful, strong and endearing. I was very interested with the maids' everyday life. The link between Aibileen and Mae Mobley, Aibileen's mistress, is very touching. Thanks to her, the little girl is loved, encouraged. I was also stunned by the coldness of Mae Mobley's mother.
Moreover, I loved Minny's strength, her fight to feed her family. Her relationship with her employer, Miss Celia, is very interesting, touching. Even if Minny is annoyed by the woman, she has pity of her.
Finally, I identify with Skeeter, because I dream of being writer too. Furthermore, I appreciated the evolution of this character through the novel. At the beginning, Skeeter is very innocent, naïve, she doesn't realize how her project can be dangerous, for her and the too maids. Then she becomes aware of the risks, but even at this time, she doesn't give up. I loved her determination.
So, read The help! You won't be disappointed!
The help by Kathryn Stockett published by Penguin Books / Editions Actes Sud en français.
Joyeux Halloween ! Voici quelques livres pour vous mettre dans l'ambiance !
Marche ou crève de Stephen King :
Qui a dit que le sport était forcément bon pour la
santé ? Dans certains cas extrêmes il peut avoir des effets dévastateurs
et parfois même mortels. C’est ce que va découvrir un groupe de 100 jeunes
garçons participant à une course bien particulière, La Longue Marche. Le but de
l’épreuve est simple : ils doivent marcher sans s’arrêter jusqu’à la ligne
d’arrivée. La course dure plusieurs jours et couvre de nombreux kilomètres. Le
gagnant peut demander ce qu’il veut et est couvert d’or. Mais les risques sont
élevés. En effet, si un des coureurs s’arrête, il dispose de trois
avertissements avant de « prendre son ticket », c’est-à-dire être
tué.
Dans ce court roman, Stephen King n’est pas dans le genre
horrifique mais plutôt angoissant. Si la course peut paraître simple de prime
abord, nous nous rendons vite compte que les plus petites douleurs du quotidien
telles que les ampoules, les crampes, prennent des proportions effroyables,
puisque les coureurs ne peuvent pas s’arrêter. Nous découvrons les personnages
de façon très particulière, à travers les souvenirs qui remontent à la surface
pendant qu’ils marchent, les questions qu’ils se posent les uns aux autres.
C’est un des points les plus étonnants du livre, les protagonistes, malgré le
fait qu’ils soient adversaires dans une lutte mortelle, nouent des liens entre
eux.
King dépeint notamment la camaraderie qui naît entre Garry
et McVries, deux adolescents que nous suivons une grande partie de la course.
Ils se sauvent mutuellement la vie à plusieurs reprises. Les relations entre
les coureurs sont en général un mélange d’amitié, de brusquerie, de camaraderie
et de détresse. Le plus stupéfiant est aussi que de nombreux coureurs ne savent
pas véritablement pourquoi ils se sont engagés dans ce jeu mortel. Certains
désirent simplement mourir.
La Longue Marche permet aussi de révéler les aspects les
plus sombres des candidats, la part de folie qui les habite. La dégradation
progressive de certains adolescents, notamment d’Olson, est effrayante. Stephen
King nous fait comprendre que ce qui compte dans l’épreuve est autant le mental
que le physique. Des personnages qui paraissent résistants au premier abord
s’effondrent très vite alors que des garçons frêles mais ayant une parfaite
maîtrise de leur stress tiennent très longtemps.
L’auteur parvient aussi à nous décrire brièvement le
contexte de son histoire, bien que le plus important soit la course. Nous
comprenons que le monde dans lequel évoluent nos héros est une dictature, où
les habitants sont surveillés et écoutés par l’Escouade. Le Commandant, une
figure mystérieuse et charismatique, incarne la figure du tyran.
La grande force de Marche ou crève est enfin son côté
addictif, nous ne pouvons pas cesser de lire ! L’histoire est angoissante
et passionnante, parfaite pour Halloween !
Marche ou crève de Stephen King publié aux éditions Le Livre de Poche.
Au premier abord, Zombillénium semble être un parc
d’attraction comme les autres, où l’horreur est à l’honneur. Mais les créatures
que les visiteurs prennent pour des comédiens sont en réalité de véritables
monstres ! Quant au directeur du parc, il n’est autre qu’un vampire. C’est
ce que va découvrir un jeune mortel malencontreusement écrasé par ce-dernier
puis ramené à la vie. En effet, toutes les personnes ressuscitées par une
créature fantastiques doivent travailler à Zombillénium. Mais derrière un
simple recrutement pour l’éternité se cache une vérité plus sombre. Et les
choses ne s’arrangent pas lorsque le parc est sujet à un remaniement musclé…
Vivants, prenez garde !
Cette BD est une excellent surprise ! Elle correspond
tout à fait à la période d’Halloween puisqu’elle met scène des créatures telles
que des sorcières, des zombies, des vampires, des démons et des fantômes. Elle
est idéale pour la jeunesse puisqu’elle ne fait pas peur. Mais elle peut aussi
convenir aux adultes car bien que les employés soient des monstres, ils sont
sujets au mêmes problèmes que les vivants. En effet, les créatures, et
notamment les zombies, demandent des augmentations de salaire, créent des
syndicats et manifestent quant ils ne sont pas d’accord avec les décisions de
la direction.
A travers les monstres, l’auteur fait une critique et une
satire du monde du travail, ce qui est original et innovant dans une
bande-dessinée fantastique et pour la jeunesse.
Les personnages sont très attachants. J’ai particulièrement
apprécié la sorcière Gretchen que nous suivons en plus du jeune mortel. Elle a
un caractère bien trempé, une répartie désarmante et une puissance hors du
commun. Sans compter que son père n’est pas n’importe qui… J’ai hâte de la
découvrir dans les autres tomes !
Le seul petit bémol est que le tome 3 est paru en 2013 et
depuis… plus rien ! J’espère que les prochains vont paraître rapidement…
notamment parce qu’un film sort à l’occasion d’Halloween !
Zombillénium de Arthur de Pins publié aux éditions Dupuis.
La bande annonce du film :
L’enfant et le maudit de Nagabe (série en cours, deux tomes parus en VF)
Le monde est divisé en deux camps : l’intérieur, où
vivent les humains et l’extérieur où vivent d’étranges créatures nommées les
maudits. Si un maudit touche un humain, ce dernier se transforme en maudit
également. C’est pourquoi ils sont combattus et chassés.
Malgré ce danger, Sheeva, une petite fille humaine, vit avec
un maudit qu’elle nomme le professeur. Celui-ci veille sur elle, (en lui
interdisant de le toucher), en attendant le retour de sa tante. Mais en
réalité, cette-dernière pourrait bien ne jamais revenir… Et qui est l’auteur de
la malédiction dont a été victime le professeur ? Enfin, pourquoi Sheeva
semble-t-elle ne pas être affectée par la malédiction ?
Ce manga mystérieux, n’est pas effrayant, mais les créatures
qui le peuplent, le trait de crayon très sombre et le suspense du récit, en
font une lecture idéale pour cette période. La relation qu’entretiennent Sheeva
et le professeur est très touchante. Sheeva ne craint pas du tout l’apparence
de son ami et est vive, innocente et joyeuse, sans être idiote ou agaçante.
Elle sent que son professeur est inquiet, bien qu’il tente de le cacher. C’est
également assez amusant de voir une créature telle que lui se plier au désir
d’une enfant et fondre devant ses joues roses et ses yeux rieurs.
Malheureusement je trouve que ces deux tomes nous laissent
un peu sur notre faim, nous n’en savons pas beaucoup plus sur l’identité du
professeur, sur la malédiction, à la fin du tome 2. J’espère que le tome 3 va
résoudre nos interrogations !
L'enfant et le maudit publié chez Komikku Editions.
L’affaire JenniferJones d’Anne Cassidy.
Son histoire a défrayé les chroniques de tout le pays. Son
nom a été sur toutes les lèvres, prononcé avec un mélange de fascination, de
dégoût et d’effroi. Jennifer Jones, alias JJ a tué sa meilleure amie alors
qu’elle n’avait que dix ans. Des questions se succèdent sur toutes les
lèvres : comment une enfant de dix ans peut-elle en arriver à commettre un
meurtre ? Une fois sa peine purgée, doit-on la laisser sortir de
prison ? Peut-elle reprendre une vie normale ?
Sept ans plus tard, Alice Tully vit une existence paisible,
avec un petit ami aimant et un travail dans un café. Mais son passé est
toujours en elle, avec les remords et la crainte que son identité soit révélée
au grand jour.
Ce roman est une bonne lecture. Tout d’abord, l’auteur a
l’idée ingénieuse de nous présenter son héroïne de façon à ce que l’on ne sache
rien de son passé tortueux, ce qui nous amène à avoir un regard neutre et
objectif sur elle. Ensuite, Anne Cassidy parvient à ne pas être dans le cliché
de l’enfant malsaine, avec un comportement dérangeant, qui peuple les romans
d’horreurs. Jennifer est dépeinte comme une enfant ordinaire, malgré le fait
que le milieu dans lequel elle vit ne l’est pas.
Une des forces du roman est que Cassidy effectue des retours
en arrière afin de nous présenter l’enfance de son héroïne. Cela permet de
poser le contexte dans lequel le meurtre a été réalisé. A travers le point de
vue de la fillette, nous comprenons comment elle a pu en arriver à commettre
l’irréparable. L’auteur a la qualité de décrire avec subtilité, sans pathos et
sans exagération, les rapports difficiles que Jennifer entretient avec sa mère.
Anne Cassidy dépeint aussi avec brio la vie d’Alice Tully,
les remords qu’elle peut éprouver, la crainte que tout se sache, l’espoir de
mener une vie normale.
Ce roman a un côté addictif, l’auteur instaure une climat de
tension qui fait que nous ne pouvons nous empêcher de tourner les pages. Je
pense malgré tout qu’elle aurait pu prendre davantage le temps d’approfondir
certains passages, comme par exemple détailler davantage les relations de
Jennifer avec les parents de la victime…
Enfin, Anne Cassidy a accompli le tour de force de nous
faire apprécier une personne que l’on devrait détester.
L’affaire Jennifer Jones est donc une bonne lecture
pour découvrir les thrillers et les romans policiers !
L'affaire Jennifer Jones d'Anne Cassidy publié aux éditions Milan.
Lors du suicide de sa mère, Delphine de Vigan ressent le
besoin d’écrire sur cette femme mystérieuse, à la fois fragile et puissante,
qu’elle a tant aimé. Elle tente de comprendre ce qui a pu
pousser Lucille Poirier à choisir cette extrémité, à seulement 60 ans.
L’auteur dresse alors le portrait de sa famille, son
histoire, ses joies et ses secrets les plus sombres. Elle essaye de nous
décrire la personnalité de Lucille, ses qualités, ses défauts. Delphine de
Vigan nous raconte aussi les séjours de sa mère à l’hôpital psychiatrique, ses
petits cadeaux qu’elle offrait pour un oui ou pour un non, son investissement dans son métier d'assistante sociale, sa renaissance et ses rechutes occasionnelles.
A travers Rien ne s’oppose à la nuit, nous percevons
l’amour que Delphine de Vigan porte à Lucille, sa douleur de n’avoir pu la guérir de
ses démons et sa culpabilité de ne pas avoir pu prévoir son suicide.
En plus de l’émouvant récit de la vie de sa mère, l’auteur
nous livre entre quelques chapitres ses réflexions à propos du processus
d’écriture, des difficultés qu’elle rencontre. En effet, dans Rien ne
s’oppose à la nuit, Delphine de Vigan s’attaque à des « secrets de
famille », notamment en ce qui concerne le père de Lucille. Elle craint
que les siens de lui tournent le dos, lui reprochent de soulever ces questions.
Elle a aussi l’impression de ne pas retranscrire
correctement le portrait de Lucille et de traiter les évènements de façon
subjective. Cela est très intéressant puisqu’il est rare dans un roman que
l’auteur nous présente aussi la trame du livre. Cette particularité est ce qui
fait l’originalité de Rien ne s’oppose à la nuit.
Enfin le style très poétique de Delphine de Vigan colle
parfaitement avec le thème abordé et achève de faire dece roman un coup de cœur !
Rien ne s'oppose à la nuit de Delphine de Vigan publié aux éditions JC Lattès.
Scout Finch passe ses journées à inventer des jeux inspirés de la vie de son mystérieux voisin, survivre à l'école, à ses règles strictes et à défier les conventions sociales en portant des salopettes. Mais la vie de la fillette et de son frère Jem va basculer lorsque leur père, un avocat renommé, va accepter de défendre un noir accusé de viol, chose inacceptable dans une ville du sud des Etats-Unis. La famille Finch va devoir faire face aux menaces, aux intimidations, aux moqueries, à la réprobation. Dans ce climat de tension, la justice va-t-elle pouvoir être rendue de façon équitable et impartiale ?
J'ai imméditament été conquise par le récit d'Harper Lee. Scout, avec sa vivacité, son impulsivité, son imagination débordante, m'a charmée ! J'ai adoré suivre ses jeux d'enfants avec son frère et son meilleur ami Deel. Harper Lee décrit avec justesse les légendes que nous pouvons forger au cours notre jeune âge, les défits que nous relevons, les spectacles parfois ridicules que nous pouvons réaliser à l'école. (J'ai ri aux éclats lorsque l'auteur dépeint le magnifique rôle de jambon tenu par Scout dans sa pièce de fin d'année).
Mais Lee a aussi la force extraordinaire de rendre compte de la pesante tradition du sud des Etats-Unis, des tensions raciales qui pouvaient y régner, et de la difficulté de rendre la justice de façon totalement objective. Dans ce contexte, Atticus, le père de Scout, est un personnage incroyable. Il défend son client non pas comme un sous-homme, comme une personne inférieure à lui, mais comme un être à part entière, né avec les mêmes droits que lui !
Il prend le risque de mettre son travail, sa réputation en jeu et même sa vie pour respecter ses convictions et faire ce qui lui semble juste. C'est une figure incroyable, atypique, en avance sur son temps. Il est à la fois un excellent avocat et un père merveilleux, quoique parfois distant.
Harper Lee parvient à écrire un récit rythmé. Même si le procès arrive vers le milieu/la fin du roman, nous ne nous ennuyons pas, au contraire ! La vie quotidienne de la famille, vu par le regard de la petite fille qu'est Scout, permet de planter le décor, de comprendre les mentalités du sud, et surtout, de cerner tous les enjeux de l'affaire qui occupe Atticus.
Outre Scout et son père, d'autres protagonistes sont attachants. Nous pouvons notamment citer Calpurnia, la bonne de la famille, qui veille avec rudesse et amour sur les Finch, le mystérieux Bou Radley qui stimule notre imagination autant que celle des enfants. Même la vieille dame acâriatre du bout de la rue est touchante. Tous les personnages dépeints ont une profondeur, une force, une originalité.
Ce classique est incontournable et m'a véritablement transportée ! Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur est dans la même veine que La couleur des sentiments. C'est un excellent point de vue sur le sud des Etats-Unis des années trente, un coup de coeur à lire absolument !
Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur de Harper Lee aux éditions Le Livre de Poche.
Va et poste une sentinelle.
Des années après la publication de Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, Harper Lee publie Va et poste une sentinelle en 2015. Ce roman n'est pas la suite, mais une nouvelle histoire avec les mêmes personnages. Nous y suivons Scout, qui a à présent la vingtaine et vit à New York. Elle revient dans la ville de son enfance et retrouve ceux qu'elle connaît complètement changés. Atticus, qui a 70 ans et souffre de rhumatismes, semble vouloir défendre les valeurs traditionnelles du sud. Scout ne peut y croire, son père, si juste, ayant défendu un homme de couleur, ne semble plus si ouvert d'esprit.
Ce roman-ci m'a beaucoup moins convaincu que Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur. Pour commencer, tous les personnages attachants du livre précédent, comme Deel ou Calpurnia, ne sont presque pas évoqués. Nous nous focalisons au contraire sur un protagoniste que nous avons à peine, voir pas du tout, suivi dans L'oiseau moqueur, le petit ami de Scout, Henry. Ce jeune homme n'est pas véritablement creusé en profondeur et je ne me suis pas beaucoup attachée à lui.
Enfin, l'intrigue principale met trop de temps à se mettre en place. Harper Lee effectue beaucoup de flash-back, de retour en arrière, au détriment du présent. Seuls les derniers chapitres du roman nous apportent davantage d'informations et enfin une résolution.
Cette dernière est très troublante, et a fait la valeur du roman aux yeux de la critique. Mais pour moi, elle a, au contraire, gâché l'idée que je me faisais des protagonistes, et même le tome 1. Au vue des révélations, nous ne savons plus comment considérer la morale de Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur. Tout nous semble factice, depuis le plaidoyer d'Atticus jusqu'à la vision de Scout.
Le seul point positif est que la jeune femme, malgré sa vénération pour son père, reconnaît ses torts et défend ses opinions.
Malheureusement Harper Lee n'a pas réussi à me convaincre cette fois-ci, malgré tout, c'est une oeuvre intéressante à lire pour les fans de L'Oiseau Moqueur.
Va et poste une sentinelle par Harper Lee, publié aux éditions publié aux éditions Le Livre de Poche.
Durant l'été, la booktubeuse Bulledop a diffusé sur sa chaîne un TAG spécial La Passe-Miroir. Etant une fan inconditionnelle de cette série, j'ai décidé de le reprendre, un peu plus tard que prévu, afin d'entammer en douceur l'automne et la rentrée ! (Et prouver une fois encore mon attachement total à l'univers de Christelle Dabos).
Ton personnage masculin préféré ? Plutôt team Thorn ou team Archibald ?
Thorn est un personnage atypique, de par son côté froid, rigide, mais également par son sens de la justice, sa droiture et son côté humain que nous sentons transparaître avec l'évolution de ses sentiments pour Ophélie. Ce protagoniste est l'une des raisons qui font que j'adore la série de Christelle Dabos. Il peut nous agacer, nous fasciner, nous toucher, bref, nous faire passer par toutes sortes d'émotions en quelques pages !
Archibald aussi est attachant ! Sous ses airs de libertin se cache en réalité un homme rongé par l'ennui et qui se noie dans les plaisirs pour oublier sa solitude.
Malgré cela, je suis de la "team Thorn" puisque ce-dernier m'a beaucoup plus charmé qu'Archibald.
Même si cette arche peut paraître morne et trop tranquille, je me verrais bien vivre sur l'arche d'Anima. En effet, je suis trop souvent sujette aux rhumes pour espérer survivre au Pôle et l'arche de Babel est horriblement codifiée pour moi. Bien qu'Anima n'ait pas que des bons côtés, j'adorerais voir les archives du grand-oncle d'Ophélie, découvrir l'observatoir d'Artémis et bien sûr le musée que tient notre héroïne !
Si tu étais un objet, que serais-tu ?
Question difficile ! En effet, mon coeur est déchiré entre deux objets : l'écharpe d'Ophélie et la montre de Thorn ! Après réflexion, je choisirais la montre de Thorn, puisqu'elle m'a marquée dans le tome 1 et joue un rôle capital par la suite ! Sans compter qu'esthétiquement, l'objet est magnifique, et qu'il est toujours bon d'avoir un peu de Thorn avec soi !
Quelle couverture de la série est ta préférée ?
Les couvertures de la série sont toutes magnifiques ! Cependant, je fonds littéralement pour la première, car la citacielle est sublime ! De plus, le tome 1 est celui que j'ai le plus relu, sa couverture a donc une valeur particulière à mes yeux.
Quel pouvoir familial aimerais-tu avoir ?
Image tirée du site de Christelle Dabos
Même si ce pouvoir familial paraît contraignant de prime abord, (rendez-vous compte, on doit porter des gants en été), j'aimerais posséder le talent de liseuse d'Ophélie. J'adorerais percer le mystère des objets qui m'entourent, notamment des oeuvres historiques ! Cependant, je ne suis pas sûre de surveiller scrupuleusement le règlement des liseurs ! Attention, ne laissez pas traîner vos bibelots n'importe où !
De quelle couleur imagines-tu l'écharpe ?
Multicolore, avec du rouge, du jaune, du vert, du blanc, du violet et des fanfreluches !
Si tu devais être un personnage, lequel choisirais-tu ?
Je m'identifie sans hésiter à Ophélie, notamment à la jeune fille timide et maladroite du tome 1 ! Sa voix basse et son air réservé me correspondent tout à fait !
Si Ophélie ne porterait pas d'écharpe, qu'est-ce que se serait comme vêtement ?
Un pull large et bien chaud !
Des esprits de famille que l'on connaît, lequel préfères-tu et auquel t'identifies-tu le plus ?
Artémis m'a fascinée dès le tome 1, Farouk m'a agacée et émue. Je pense que je m'identifirais à Artémis parce qu'elle a un peu trop tendance à avoir la tête dans les nuages !
Dans l’Antiquité, en Egypte, le pouvoir royal est
traditionnellement transmis par la reine. Cependant dans les faits, la femme
doit être soumise au Pharaon et n’a pas d’autre rôle que celui de donner des
héritiers au royaume. Mais Chepsu, l’héritière du trône, ne l’entend pas de
cette oreille et est bien décidée à prouver qu’elle est capable de gouverner
aussi bien qu’un homme.
Aussi, lorsqu’elle est enfin couronnée, elle tente de donner
de nouvelles idées pour améliorer la vie des ses sujets. Mais son demi-frère le
pharaon, un être irascible et brutal, veut absolument dominer la jeune femme et
mater son tempérament rebelle.
En montant sur le trône, Chepsu va devoir faire face à des
ennemis déterminés tels que les prêtres ou les courtisanes, mais va également
rencontrer des personnes merveilleuses comme une danseuse ou un mystérieux
scribe.
L’héroïne est attachante, drôle et dynamique. J’ai
particulièrement apprécié son caractère volontaire. Le côté féministe du manga
m’a également beaucoup plu. Nous avons une idée de la difficulté qu’avaient
les femmes à avoir une place dans la société.
Le trait de crayon de Chie Inudoh est très agréable, elle
prend beaucoup de soin à dessiner les motifs et les différentes tenues de ses
personnages.
Les nombreux plans sur les
décolletés et la poitrine des différentes femmes m'ont cependant agacée. Pour un manga
présentant un protagoniste fort et décidé à défendre la cause des femmes, dessiner
des héroïnes en petite tenue décrédibilise quelque peu le message. En effet,
nous avons l’impression que certains personnages de l’histoire n’existent que
par leurs atouts…
Malgré cela, l’histoire est prenante et j'ai hâte de
connaître la suite !
Mae Hollande se languit dans la boîte minable où elle
travaille. C’est pourquoi lorsque son amie Annie lui propose un emploi au
Cercle, une société spécialisée dans la communication et les réseaux sociaux,
elle accepte avec joie.
La jeune femme occupe d’abord un poste dans le Service
Client où elle doit répondre le plus rapidement possible à des demandes en tous
genres, puis elle monte progressivement en grade et aide à élaborer divers
projets tels que Démopower, un système permettant de voter en temps réel. Elle adopte le principe de la Transparence et accepte d’être filmée
vingt-quatre heures sur vingt-quatre par une caméra diffusant les images en
direct sur Internet.
Bientôt, toute la population pourrait bien être sous le
contrôle du Cercle. Mae va-t-elle aider l’entreprise à atteindre la Complétude
ou écoutera-t-elle les avertissements de son ex-petit ami Mercer et du
mystérieux Kalden ?
J’ai beaucoup aimé le roman de James Eggers. Tout d’abord,
le récit se déroule à notre époque, ce qui est plutôt rare dans une dystopie. Nous assistons à la création de ce qui pourrait bien devenir une dictature, si
le Cercle parvenait à mettre ses projets à exécution.
L’auteur instaure une ambiance assez stressante, notamment
lorsque nous suivons la vie de Mae au travail. Les dirigeants de l’entreprise
demandent à leurs employés une somme d’efforts considérables : ils doivent
pouvoir gérer de nombreuses demandes en même temps. Sans compter qu’en plus de
leurs tâches quotidiennes, ils sont fortement incités à participer aux activités
organisées par le Cercle le week-end. Au final, les travailleurs ne trouvent
plus de raisons de quitter leur entreprise et dorment dans de luxueux dortoirs
prévus à cet effet.
Le personnage de Mae est également très intéressant. Cette
jeune femme est ambitieuse et désire que tout soit ordonné, elle aime être vue
et appréciée, c’est pour cela qu’elle adhère facilement à la philosophie du Cercle
qui désire tout rendre visible, comme le prouve l’un de ses slogans :
« les secrets sont des mensonges ».
/!\Je vais développer davantage mes pensées sur le
personnage de Mae, je vous conseille donc de sauter ce passage si vous n'avez pas lu le livre.
L’héroïne fait vraiment
le sel de ce roman. En effet, il est rare de voir dans une dystopie un
protagoniste qui ne se rebelle pas contre le système mais au contraire le
soutien et le perfectionne. La jeune femme a un caractère complexe, elle dégage
à la fois une certaine candeur, mais dans le même temps elle est débordante
d’ambition. Quand elle était petite, Mae a été négligée par ses parents, puis elle s’est ennuyée dans l’entreprise dans
laquelle elle exerçait avant d’entrer au Cercle. Elle est donc débordante d’envie, de projets, elle désire faire ses preuves.
Mae a aussi tendance à ne
pas prendre en compte les doutes et les remarques des autres : elle
méprise son ex-petit ami Mercer lorsqu’il tente de lui montrer la perversité du
Cercle, elle n’écoute pas les doutes de ses parents qui ne veulent plus être
filmés vingt-quatre heures sur vingt-quatre comme elle.
D’ailleurs, lorsque le
jeune homme finit par se suicider faute de pouvoir échapper à la surveillance
de la boîte, elle ne ressent que peu de tristesse. Elle parvient avec facilité
à s’auto convaincre qu’elle agit pour le mieux ! Mae se compare même à une
présidente, en effet, elle explique que le fait d’être filmée en permanence lui
impose un contrôle sur elle-même et lui donne aussi du pouvoir.
Enfin, la fin du roman
nous montre bien le vrai visage de la jeune femme : elle trahit Kalden, le
mystérieux collègue qui désire empêcher le Cercle de prendre le contrôle du
monde, en le dénonçant à ses supérieurs.
/!\ Fin de la partie spoilers
Les dernières pages du
livre sont proprement terrifiantes.
Le Cercle de Dave Eggers publié aux éditions Gallimard.
Le Cercle a été adapté en film avec dans le rôle de Mae
l’actrice Emma Watson. Si le jeu de la jeune femme est bon, les scénaristes ont
fait planer une ambiguïté inutile sur le personnage de Mae. En effet, nous
avons l’impression que, au cinéma, l'héroïne va se révolter contre le
système, alors que dans le roman au contraire, elle se persuade tout au long du
livre que ce qu’elle fait est la bonne décision. A cause de ce flou autour du
personnage, la fin du film paraît étrange et illogique.
De plus, de légers
changements sont effectués au niveau de l’apparition de certains personnages
notamment de Mercer. Ces modifications peuvent sembler anodines mais changent
considérablement la perception du récit et des protagonistes. Le film est donc
plutôt une déception.
La philosophie est une matière que nous abordons avec plus
ou moins d’appréhension, notamment lorsque l’on est en terminale L. Allons nous
parvenir à nous passionner pour les textes des Anciens ? Comprendrons-nous
leur raisonnement ? Le livre de Charles Pépin nous permet de nous initier
en douceur à cette matière.
Il se divise en sept parties pour les sept jours de la
semaine. A chaque fois, l’auteur s’interroge sur un thème particulier et expose
ses idées en trois parties qui respectent le principe de la dissertation de
philosophie classique : thèse, antithèse, synthèse. Les questions sont
intéressantes et amènent à réfléchir. Nous pouvons notamment citer « La
démocratie est-elle le meilleur des régimes ? » ou « Comment se préparer
à mourir ? »
Ce livre aborde tous les sujets phares de la
philosophie : la mort, Dieu, la démocratie, le pouvoir, la beauté…
A travers ses raisonnements, Charles Pépin nous invite à
nous dépasser, à nous questionner, à croire en nous et à tirer une leçon des
évènements du passé. L’auteur fait aussi bien référence à des personnages
antiques tels que Socrate ou Platon sans oublier des penseurs plus modernes
comme Nietzsche ou Freud. Nous avons donc deux types de point de vues, ce qui
permet d’élargir nos horizons.
Afin de mieux apprécier ma lecture, j’ai décidé de jouer le
jeu de Pépin et de lire une partie par jour. Grâce à cela j’ai trouvé le livre
plus « digeste ». Une semaine de philosophie est donc un bon
moyen de commencer à étudier cette matière et je le conseille fortement à tous
ceux qui vont entrer en Terminale.
Une semaine de philosophie de Charles Pépin publié aux éditions J'ai lu.
Aux yeux de tous ses camarades de classe, Louise semble être
une personne forte et sûre d’elle, mais en réalité la fillette se sent très
seule. La rencontre d’une autre enfant prénommée elle aussi Louise pourrait tout faire
basculer….
A travers cette histoire très courte, l’auteur parvient à
décrire à la fois la solitude que l’on peut ressentir dans sa jeunesse et les
secrets que l’on garde au fond de son cœur, en attendant de rencontrer un ou une
Ami(e) avec un grand A
Le style de Stéphanie Demasse-Pottier est à la fois fluide
et poétique, très délicat et subtil. Elle laisse une part d’intimité à ses
personnages, ce qui n’est pas frustrant, au contraire, nous avons l’impression
d’être dans le récit et d’observer les enfants de loin, en écoutant quelqu’un
nous raconter leur histoire.
Nous nous sentons véritablement inclus
dans le récit.
Ce texte est une petite pépite qui ravira les plus jeunes
comme les grands.
Les illustrations de Magali Dulain s’accordent à merveille
avec l’histoire, le trait de crayon, simple et presque enfantin permet de
faire le lien avec le jeune âge de l’héroïne. Nous avons souvent le sentiment
que les dessins sont réalisés par Louise elle-même.
Une excellente découverte !
Louise de Stéphanie Demasse-Pottier et Magali Dulain
publié aux éditions L’Etagère Du Bas.
Quelle pourrait être la chose la plus incroyable qui puisse
vous arriver le jour de votre anniversaire ? Recevoir le cadeau dont vous
avez toujours rêvé ? Que vos amis débarquent par surprise au beau milieu
de la fête ? Pour Hugo Grimmons, ce sera de se noyer la veille de ses
douze ans et de se réveiller parmi les morts du cimetière non loin de chez lui.
Les défunts sont beaucoup plus serviables que les
vivants et ensemble, ils vont tenter d’empêcher leur sépulture de tomber aux
mains de personnages avides de déterrer un gisement de pétrole se trouvant
juste en dessous.
Ce très court roman est une bonne surprise ! Si
l’intrigue est davantage pour la jeunesse, elle est malgré tout prenante et
nous nous attachons vite aux personnages. J’ai apprécié les fantômes du
cimetière, notamment Cornille, un ancien botaniste et Gertrude, une fillette de
sept ans qu’Hugo ne laisse pas indifférent.
Les parents du jeune garçon sont également attachants. La
mère, une romancière reconnue, m’a beaucoup plu. Elle doit son succès à un
heureux coup du sort, (une star de la chanson a assommé une de ses fans avec un
exemplaire de son oeuvre. Le public s’est empressé de se procurer le livre afin de
reproduire le geste de leur idole). Nous pouvons penser que l’auteur souligne
avec autodérision combien la renommée peut être soudaine et éphémère. (Alors
que la stupidité de certains fans est sans limite).
L’histoire est également bien rythmée, les actions
s’enchaînent à une vitesse vertigineuse, saupoudrées d’une bonne dose d’humour
qui donnent aux esprits un côté très sympathique ! Il est également bon de
noter le côté engagé de Bertrand Santini. En effet, les Grimmons veulent
empêcher le cimetière d’être détruit afin d’y extraire du pétrole. Cela donne
une portée écologique au roman.
L’auteur parvient à instaurer du suspense et la fin de ce
conte m’a bluffée ! Pour des enfants qui désirent découvrir le monde du
fantastique, je trouve qu’Hugo de la nuit est un bon moyen de débuter,
quant aux plus grands, ils pourront s’ils le souhaitent se plonger dans une
aventure agréable qui les fera sourire.
La magnifique couverture des éditions Grasset ne peut que
vous décider !
Hugo de la Nuit de Bertrand Santini publié aux éditions Grasset Jeunesse.
Dans le tome 1 du Passage, Peter, Amy et leurs amis
arrivent à vaincre le terrible virul Babcock.
Dans le tome 2, ils parviennent à se débarrasser des onze
viruls originels, provoquant ainsi la mort de leur Multitude.
Cette fois-ci, ils vont devoir combattre un ennemi plus
terrible encore : Zéro, le premier virul, plus puissant que tous ceux
qu’ils ont déjà eu à affronter. Mais comment faire, une fois encore, nos héros
semblent dispersés aux quatre vents. Amy a disparu depuis le soir où ils ont
vaincu les douze, laissant Peter fou de douleur. Alicia doit se remettre de la
mort de sa fille, Rose. Michael se lance dans des projets fous pour oublier sa
peine. Quant à Sarah, elle a à présent une famille à protéger. Une fois de plus
cependant, nos héros iront au devant de leur destin.
Justin Cronin signe un tome 3 magistral et qui conclut
magnifiquement la série. Comme toujours il sait parfaitement doser les scènes
d’actions et les scènes explicatives. Le roman est prenant, nous ne parvenons
pas à nous arrêter de lire. Nous avons le même plaisir à suivre nos personnages
favoris, sans compter que nous nous penchons davantage sur d’autres
protagonistes tels que Caleb, le fils adoptif de Peter ou bien les enfants de
Sarah. Comme à son habitude l’auteur parvient habilement à réunir ses héros
alors que tout semble fait pour les séparer.
Le vrai point fort de La Cité des Miroirs est que
nous avons également le point de vue du grand méchant du roman, Zéro. Nous en
apprenons plus sur son passé, son enfance, sa vie avant de devenir un monstre.
Nous découvrons comment et pourquoi il s’est retrouvé cobaye d’une expérience
gouvernementale.
L’auteur nous livre aussi d’autres éléments sur la
mystérieuse Amy et nous prenons plaisir à voir évoluer ses relations avec les
autres, particulièrement avec Peter.
La fin du livre est à la fois triste et belle car chaque
protagoniste trouve à sa manière une sorte de rédemption, de paix. Amy
notamment peut enfin raconter son histoire. Nous qui la suivons depuis son
plus jeune âge, nous en éprouvons un soulagement et une joie.
Sans compter que
nous avons enfin une explication sur les différents annotations que nous
pouvons trouver au début de certains chapitres, (les cartes ou les extraits du
journal de Sarah notamment).
Cette série restera longtemps dans ma mémoire et j’éprouve
un pincement au cœur à l’idée de ne plus jamais suivre les aventures d’Amy,
Peter, Alicia et les autres. Justin Cronin est parvenu à créer des héros si
réalistes, un univers si riche et une intrigue si prenante que nous avons
l’impression d’avoir vécu l’aventure avec les personnages. Nous les avons
suivis depuis Le Passage jusqu’à La cité des miroirs, nous les
avons vu grandir, se mettre en danger, commettre des erreurs, changer. Lorsque
l’on referme cet ultime tome, c’est comme si nous disions au revoir à des êtres
chers.
Mes articles sur les deux tomes précédents : ici et là
La cité des miroirs de Justin Cronin publié aux éditions Robert Laffont.
Quel est le piment de notre vie ? Notre travail ?
Notre famille ? Nos amis ? Une passion ? A première vue,
l’existence de l’héroïne anonyme que nous suivons dans cette nouvelle est
plutôt heureuse, son mari a un métier stable, son fils est sage et affectueux.
Mais en réalité, elle effectue ses tâches quotidiennes comme un automate et ses
journées sont mornes et sans saveurs. Tout bascule lorsque la jeune femme est
frappée d’une étrange maladie : elle n’a plus besoin de dormir. Et si cela
était pour elle l’occasion de redonner du piment à sa vie ? Un seul moyen
pour cela : la lecture !
Pour commencer, il faut savoir que Sommeil est une
nouvelle relativement courte. Malgré tout, l’auteur parvient à nous transmettre
de façon trèspoétique la monotonie
initiale de la vie de l’héroïne et sa renaissance grâce à la lecture.
Murakami nous transmet le plaisir de la lecture,
notamment par l’évocation de petits détails : des choses que l’on retrouve
entre les pages d’un livre que l’on n’a pas lu depuis longtemps et qui nous
rappellent des souvenirs, le plaisir de dévorer un roman sans jamais s’arrêter, que des personnages puissent nous habiter au point que l’on y pense
très fréquemment au cours de notre journée. (Attention, l’héroïne lit Anna
Kaérine et nous livre ses impressions, il peut y donc avoir des spoilers).
Haruki Murakami décrit aussi avec brio la relation étonnante
qu’entretient notre héroïne avec son mari. Alors qu’elle revit à travers la
lecture, elle se rend compte qu’elle n’éprouve que très peu d’affection pour
celui avec qui elle partage sa vie. D’ailleurs, elle se demande souvent
pourquoi elle l’a épousé. L’autre aspect surprenant de Sommeil est que
les proches de la jeune femme ne se rendent compte de rien. En effet, le jour,
elle décide de vaquer à ses occupations comme à l’ordinaire.
Cela donne un côté fantastique au récit et illustre de façon
poignante combien les hommes vivent les uns à côté des autres, sans chercher à
se connaître véritablement. Alors que l’époux de notre héroïne pourrait
partager une nouvelle passion avec sa femme, il ne s’étonne même pas du fait
qu’elle recommence à lire bien qu’elle ait arrêté dès le début de leur
mariage. L’auteur dénonce donc une forme d’égocentrisme qui peut parfois se
retrouver au sein même des familles.
La particularité de cette nouvelle, outre son ton poétique
est le fait qu’elle soit illustrée. Les dessins, assez oniriques, nous plongent
dans l’ambiance et ajoutent un plus au récit.
Le seul petit bémol est que j’ai trouvé la fin du récit
assez abrupte, nous laissant sur notre faim, mais c’est souvent le cas dans
les histoires courtes. Nous pouvons y voir une métaphore qui indique que le
sursis que la jeune femme avait par sa capacité à ne pas dormir est terminé. Elle doit donc payer une compensation.